7 février 2024
Les voyages en avion représentent désormais, pour moi, l’abomination portée à son paroxysme. Si cette affirmation vous fait penser que je suis un vieux con, vrai, vous avez parfaitement raison.
Dans ma vie de jeune adulte, pour mon travail, j’ai beaucoup pris l’avion. Dans les années 70, le voyageur était chouchouté, depuis l’enregistrement jusqu’à l’avion, le cheminement se déroulait simplement, ininterrompu, nul nuisible ne fouillait mes poches ou me posait d’intrusives questions, dans l’avion les couverts, couteau, fourchettes des plateaux repas frappés aux armes de la compagnie aérienne.
Ça, c’était avant.
Air travel now represents, for me, the abomination brought to its climax. If that statement makes you think I’m an old fool, true, you’re absolutely right.
In my life as a young adult, for my work, I flew a lot. In the 70s, the traveler was pampered, from the check-in to the plane, the journey was simple, uninterrupted, no paranoid asshole searched my pockets or asked me intrusive questions, in the plane the so-called silverware, in fact flat steel ware, knife, forks of meal trays struck with the arms of the airline. From departure to landing, in the good old days, you were treated as a human being.
That was before that.
Comme désormais l’avion est traité par les terroristes comme une arme de guerre au service d’une cause, pour d’évidentes raisons, il est désormais impossible de rejoindre son siège en cabine sans subir des persécutions insupportables.
L’une d’elle, aux US, vous impose de retirer vos chaussures, car un imbécile avait tenté de cacher un truc dans la semelle épaisse de ses chaussures de sport. Donc tout un chacun doit impérativement retirer ses chaussures, les placer dans un bac et les récupérer après le contrôle.
Cette règle absolue tolère une exception : les anciens âgés de 75 ans révolus sont dispensés de cette humiliation. Et en ce 6 février, date de mon retour en France au départ de Miami, j’entre dans cette catégorie des p’tits vieux.
As the plane is now treated by terrorists as a weapon of war in the service of a cause, for obvious reasons, it is now impossible to reach your assigned seat in the cabin without suffering the unbearable persecution handled by the TSA.
One of them in the US is mandating you to take off your shoes, because, a long time ago, a fool tried to hide some kind of explosive in the thick sole of his sports shoes. So, from that moment, all traveler must remove their shoes, place them in a bin and collect them after the check.
This absolute rule tolerates an exception: the elderlies aged 75 are exempt from this humiliation. And on this February 6, date of my return to France, departing from Miami, I now belong this category. I am a Little Old Man.
Comme je connaissais la règle, que j’avais vérifié qu’elle était toujours en vigueur, je m’étais préparé un scénario dans lequel je refusais de retirer mes chaussures. Naturellement, je prévoyais à une réaction brutale et avais en réserve une série de réponses cinglantes en vue d’une escalade de l’autorité.
Prêt à engager l’embuscade, j’attendais avec impatience l’ordre de retirer mes chaussures et, comme prévu, l’agent m’a demandé d’obtempérer.
L’entame fut simple avec un NON retentissant. Ce refus appelait une escalade de la part de l’agent de sécurité, escalade pour laquelle, j’avais plusieurs réponses cinglantes.
Moment attendu avec impatience.
Face à mon NON qui ne tolérait aucune relance, l’agent m’a servi une réponse désarmante :
“Bravo, vous ne faites pas votre âge.” Tout mon travail de préparation fit un flop retentissant.
Vexé comme un pou, j’ai rejoint mon siège dans l’avion et ruminé ma défaite.
As I knew the rule, and I had checked that it was still in force, I had prepared multiple scenarios with the brutal answers killing the request to remove my shoes. Naturally, I anticipated a brutal reaction and had, in reserve, a series of scathing answers for an escalation against illegitimate authority.
Ready to ambush, I was anxiously awaiting the order to remove my shoes and, as expected, the officer asked me to comply. I was ready for the kill.
My first blow started with a resounding NO. My brutal refusal to obey should have been followed by an escalation from the TSA agent. I had various possible blows ready to be fired.
Moment eagerly awaited.
Faced with my NO which did not tolerate any follow-up, the agent gave me a disarming answer:
“Congratulation, you do not look your age.” All my ambush preparation work made a resounding flop.
Unable to fight the scheduled battle, I joined my seat in the plane and ruminated my defeat.