Archives de catégorie : Politique

The Big Lie / Le Grand Mensonge

13 mai 2021

English text in the second half


Aujourd’hui les USA sont pris dans une paire de tenailles : les élections ont-elles été truquées, en d’autres termes, si ces élections ont été truquées, Pinocchio est toujours le président US. Cette opinion sur un grand truquage est partagée par une partie non négligeable des américains et se nomme pour les autres, ceux qui acceptent l’élection de Biden, « The Big Lie », en français « Le Grand Mensonge ». Le fait que cette affirmation, l’élection truquée, soit contredite par les faits, les recomptages, les jugements des tribunaux et néanmoins continue de survivre pose un réel problème.

Ce cher Docteur Joseph Goebbels, ministre de la propagande d’un état qui fut démocratique avant l’arrivée au pouvoir de son patron, affirmait entre autre : « Je größer die Lüge, desto mehr rennen hinterher », pensée qui se traduit par « Plus un mensonge est gros, mieux il passe ». Cette pensée mérite une mise en perspective car la pensée, les discours de Joseph Goebbels et Adolf Hitler furent, du sortir de la Grande Guerre à l’écrasement du Reich III, les vecteurs de la barbarie. Le mensonge répété semble avoir retrouvé une place qui doit faire craindre le pire.

En d’autres termes, est-il possible de prédire une tentation autocratique ou dictatoriale en repérant les mensonges ou contre-vérités énoncées dans l’expression politique ? A l’évidence, le pire reste à craindre.

En appliquant cette grille de lecture, la vulnérabilité des sociétés des sociétés occidentales au mensonge, montre que le risque d’un virage vers l’autocratie et la dictature prend forme. En Europe, la Pologne et la Hongrie montrent le chemin, dans les démocraties les mieux installées, la France, l’Allemagne, l’Italie, et pas seulement ces pays, l’extrême droite pointe son sale museau. Aux USA, l’extrême-droite via la « White Supremacy », bénéficiait lors de la présidence de Pinocchio d’une tolérance plus que bienveillante. Les émeutes du 6 janvier 2021 en sont la conséquence directe. Le mensonge en politique doit être combattu, l’accepter est se rendre coupable d’un crime contre la Démocratie. A ce titre Pinocchio est un criminel.


Today the USA are caught in a pair of pincers: rigged elections. In other words, as these elections were rigged, Pinocchio is still the US president. This belief on the great rigging is shared by a not insignificant part of the Americans and is called «The Big Lie» by the rest of the world. The fact that this assertion, a rigged election, is contradicted by facts, recounts, court rulings and nevertheless continues to survive is a real problem.

Dear Dr Joseph Goebbels, Minister of Propaganda of a state that was democratic before his boss came legally to power, said, among other things: « Je größer die Lüge, desto mehr rennen hinterher », a thought that translates into « The bigger a lie, the better it passes ». This thought deserves to be looked at carefully because the thoughts, the speeches of Joseph Goebbels and Adolf Hitler were, from the end of WW I to the crushing of Reich III, the vectors of barbarism. The repeated lie seems to have found a place which must make all of us fear for the worst.

In other words, is it possible to predict an autocratic or dictatorial temptation by identifying the lies or untruths set out in political expression? Obviously, we live a dangerous moment.

Applying this reading grid to the vulnerability of the Western societies shows that the risk of a shift towards autocracy and dictatorship is taking shape. In Europe countries like Poland and Hungary show the way. In the best established democracies, France, Germany, Italy, and not only these countries, the extreme right points its dirty muzzle. In the USA, the extreme right via the «White Supremacy», enjoyed during the presidency of Pinocchio a tolerance more than benevolent. The riots of January 6, 2021 are its direct consequence. The lie in politics must be fought. To accept it is to be guilty of a crime against Democracy. As such Pinocchio is a criminal.


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Prédictions suite / Predictions follow up

11 mai 2021

English text in the second half


Le 7 mai je publiais un article qui mentionnait une remarque pleine d’autodérision à propos de pronostics, sondages faite par un journaliste de chaîne info. A ce propos, il affirmait que même une pendule hors d’usage donne l’heure exacte deux fois par jour. Cette remarque peut aussi être mise en perspective avec le célèbre théorème Shadok exposé ici.

Sur ce sujet, Christian m’a fait remarquer que pour la prédiction horaire fonctionne, il faut avoir de la chance. Incontournable. Toujours est-il que le journaliste avait vu son pronostic lui rapporter un chouette 12 contre 1.

L’histoire aurait pu s’arrêter là si un test anti-dopage réalisé en fin de course n’avait trouvé des substances dopantes. Ce résultat positif pose deux questions à savoir :

  1. Comment les gains que ce tricheur, l’entraîneur pas l’heureux pronostiqueur, a généré doivent être traités.
  2. Quelle défense l’entraîneur va-t-il adopter ? Cette dernière fera l’objet d’un article car celle-ci prend un tour inattendu et que je trouve à la fois hilarant et tragique.

On May 7, I published an article that mentioned a remark full of self-derision about prognosis and polls done by Steve Kornacki. He claimed that even an out-of-use clock gives the exact time twice a day. This remark can also be put into perspective with the famous Shadok theorem presented in the cartoon above. The theorem says:

By continuously trying, you may end up succeeding.
In other word,
the more it fails, the more you have a chance to succeed. 

On this subject, my long time buddy Christian pointed out to me that in order to predict the time of the day from a broken clock, you have to be lucky. Still, the journalist saw his bet bring him a hefty 12 to 1.

The story could have ended there if an anti-doping test at the end of the race had not found doping substances.  This positive result raises two questions:

  1. How the winnings that this cheater, the coach not the lucky prognosticator, has generated should be treated.
  2. What defence will the coach adopt? The latter will be the subject of an article because it takes an unexpected turn and that I find both hilarious and tragic.

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Une nouvelle (pas tant que ça) Pandémie

10 mai 2021

Pour une fois la version française est après le texte anglais.
Et un grand merci à André qui m’a offert ce joyau.


Sorry, the English version is not available. It does not mean that this clip posted in the French text cannot be understood in the US, it just means that it is not available. Anyway, it is my duty to introduce you to this newly revealed Pandemic: ULTRACREPIDARIANISM. A very long word that means Ass Holes pushing their illiterate point of view on serious subjects. Thank you fucking criminal conspirationist, you kill people by adding confusion instead of following rationality.

Merci Jacques pour ce raccourci saisissant.
Thank you Jacques fort this strong statement.


Ultracrépidarianisme, de quoi s’agit-il ?

Les chaînes d’info en continu ouvrent leurs micros à toutes sortes d’intervenants. La seule question qu’il convient de poser est la suivante : d’où parle l’intervenant et quelles sont ses réelles compétences. Depuis l’arrivée des réseaux dits sociaux, la parole de la compétence est placée au même niveau, au nom de la liberté d’expression, que l’opinion du conspirationniste, du politicien, du journaliste ou du citoyen moyen. Dans les médias d’avant, journaux et autres publications papier, l’infection conspirationniste, l’expression sans fondement, ne pouvaient facilement s’imposer face à la dure réalité de la compétence. Aujourd’hui, par simple facilité, nos sources d’information ont bien souvent migré vers les réseaux sociaux dans lesquels nous nous abreuvons aux courants qui nous confortent. Et plus une expression est simple, manichéenne, plus elle trouve un écho. Munis de ce qui précède on ne s’étonnera pas que Pinocchio aura réussi à se faire nommer (pas élire, il avait perdu l’élection de 2016) à la Maison Blanche.

Ces prolégomènes exposés, passons à la vidéo qui suit, elle nous donne une perspective épistémologique. Un grand merci à Etienne Klein qui, par son discours érudit mais compréhensible, c’est la marque des Grands, sait remettre la connaissance au centre de la réflexion. Pierre Desproges, bien avant Etienne Klein, en avait résumé la substance :
“Il vaut mieux de risquer de passer pour un imbécile en se taisant que de ne laisser aucun doute à ce sujet.”


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Liberté d’expression

5 mai 2021

English version in the second half


Aujourd’hui à 9:00, heure de New York, le conseil de surveillance a rendu son avis : le compte FarceBouc de Pinocchio reste suspendu. Cette suspension appelle une réflexion sur la Liberté d’Expression et sur ses éventuelles limites. Et au delà de la censure, quelles sont les autorités qui devraient pouvoir l’exercer, dire le droit, sanctionner l’expression.

Rappel du contexte
Le prédécesseur de l’actuel président, Joe Biden élu en 2020, Pinocchio utilisait Twitter et Facebook pour informer, en temps, réel l’univers de l’Internet de ses irritations. Une vraie caisse de résonance amplifiée sans aucune censure par les chaînes d’informations qui trouvaient là matière à remplir, à bon marché, les 24 heures journalières mises à leur disposition par la rotation de la terre sur elle-même. Certaines chaînes, Fox News par exemple, y trouvaient matière pour louer le héro manichéen de la lutte du bien contre le mal. D’autres, CNN ou MSNBC, plus ouvertes sur une pensée moins étroite, y trouvaient matière à virulente critique. Tant qu’à faire que de choisir, ces dernières ont encore aujourd’hui mon oreille.
Mais que quoi s’agit-il ?

Depuis l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle de 2016 celui que je nomme Pinocchio, n’aura de cesse de distordre la réalité, en français mentir, de promouvoir des contre-vérités. Ceux qui suivent la politique US connaissent les détails, les modalités de fonctionnement cet apprenti autocrate. Pour les autres, il suffira de rappeler qu’à travers la déformation de la réalité au mensonge en bonne et due forme, Pinocchio aura envahi et, non pas simplement brouillé l’horizon médiatique mais complètement détruit les piliers de l’appréhension rationnelle de la réalité des motifs de l’action politique. L’ultime preuve de la perversion promue par Pinocchio se trouve dans son refus d’accepter le verdict des urnes au motif que les élections ont été truquées. Pendant plus de cinq années, Twitter et Facebook auront été les vecteurs de l’expression des mensonges de Pinocchio. Pendant plus de cinq années, Twitter et Facebook auront diffusé à une audience de plus en plus large les mensonges d’un Narcisse parvenu à la présidence bien qu’ayant perdu le vote populaire en 2016. Et comme les revenus se mesurent à l’audience, que cette dernière était plus que large, les hits généraient de superbes revenus. Au nom de la liberté d’expression ces deux sociétés auront refusé toute forme de censure pendant près de quatre années. A l’approche de l’élection présidentielle de 2020, Twitter et Facebook se sont senti une obligation morale de marquer les publications de Pinocchio qui distordaient de façon outrancière la réalité d’une discrète note de bas de page. On peut marquer une réticence mais faut pas toucher au revenus fussent-ils payés par le diable.

Après avoir perdu toutes les élections, y compris celle qui l’a fait nommer à la présidence en 2016, Pinocchio a largement perdu celle de 2020. Or depuis plus d’une année il clamait que s’il perdait l’élection de 2020 c’est que celle-ci serait truquée. Une rengaine chez les autocrates, soit ils truquent les élections soit ils les déclarent nulles et se maintiennent en place. Le 6 janvier 2021, dans l’après-midi, le Congrès se réunissait pour certifier l’élection de Joe Biden. Dans une ultime tentative de perversion du processus de certification de l’élection, Pinocchio et ses sbires organisent pour le 6 janvier en fin de matinée une prise de parole non loin du Capitole. Pendant plusieurs semaines, Twitter et Facebook en feront la publicité et en fin de matinée, le succès est avéré, plusieurs milliers d’ardents admirateurs se pressent pour écouter les orateurs qui chauffent la foule afin qu’elle prenne d’assaut le Capitole et interdise la certification des résultats de l’élection de novembre 2020. Dès la fin des harangues, la foule se presse vers le Capitole. Les autorités, paralysées ou complices, n’ayant pas pris la mesure de la menace n’auront pas mis en place les moyens pour protéger le Capitole qui est envahi, saccagé. Inutile de revenir sur cet événement qui a été abondamment décrit. Dans la nuit, une fois la situation rétablie, Twitter et Facebook mesurent l’impact de leurs plateforme. Effrayées, elles ferment les comptes de Pinocchio. Ce faisant, si elles acceptent une perte de revenu immédiate, cette fermeture tente de redorer leur blason moral. Tentative dérisoire après cinq années de collusion avec le mensonge et un discours démagogue peu conforme à la tradition démocratique.

Aujourd’hui, quatre mois après avoir fermé l’accès de Pinocchio aux plateformes, Facebook et Twitter maintiennent leur exclusion. Cette exclusion n’est rien d’autre qu’une censure opérée par une société privée. Depuis leur création ces deux sociétés se refusaient d’opérer la moindre censure au motif hypocrite qu’elles se considèrent support gratuit mis à la disposition du public et non organe d’information ayant une responsabilité sur le contenu publié. Et une fois Pinocchio battu, elles deviennent soudain sensibles aux excès qu’elles avaient jusque là ignorés. Or ces deux sociétés se trouvent dans une situation de monopole, leurs décisions, leurs procédures pour censurer ou laisser faire relèvent du plus parfait arbitraire. La privation de l’accès à ces plateformes, que cette exclusion soit justifiée par le mensonge, la provocation ou l’appel au crime, la sanction relève de la loi, en aucun cas celle-ci ne doit être déléguée au privé. Aujourd’hui, dans le domaine lié à l’Internet plusieurs sociétés ont atteint une taille critique qui interdit la libre concurrence, parmi celles-ci on peut citer Amazon, Google, Microsoft, Apple, Facebook et Twitter. Ces sociétés, Google, Apple, Amazon, Facebook, Twitter…, peuvent, par la nature même de leur mode de fonctionnement, échapper à l’impôt et s’appuyer sur le dumping fiscal et les niches. Législateurs du monde entier, unissez-vous ! Prenez vos responsabilités, harmonisez les fiscalités, liquidez les niches fiscales, éclatez ces sociétés au nom de la loi anti-trust. Soyons réalistes, ce n’est pas gagné.


Today at 9:00, New York time, the Supervisory Board issued its opinion: Pinocchio’s Facebook account remains suspended. This suspension calls for a reflection on Freedom of Expression and its possible limits. And beyond censorship, only the law should be able to exercise it, say the right, sanction criminal expression.

Background Reminder
The predecessor of the current president, Joe Biden elected in 2020, Pinocchio used Twitter and Facebook to inform, in real time, the world of the Internet of his irritations. A real resonance box amplified without any censorship by the news channels that found there material to fill, at low cost, the daily 24 hours put at their disposal by the rotation of the earth on itself. Some channels, Fox News for example, found there material to praise the Manichaean hero of the fight of good against evil. Others, CNN and MSNBC, more open to a less narrow way of thinking, found there subject to virulent criticism. Even though the later are not always perfect, they still have my ear today. But what is it all about?

Since the announcement of his candidacy for the 2016 presidential election the Clown I name Pinocchio, will not cease distorting the reality, in French lie, to promote untruths. Those who follow the US political show know the details, the operating modalities of this autocratic apprentice. For the others, just remember that from the distortion of reality to the true lie, Pinocchio will have invaded the medias. Ono by one he has destroyed the pillars of rational apprehension of the reality of the motives of political action. The ultimate proof of the perversion promoted by Pinocchio lies in his refusal to accept the verdict of the ballot box on the false grounds that the elections were rigged. For more than five years Twitter and Facebook have been the vectors of the expression of Pinocchio’s lies. For more than five years, Twitter and Facebook did broadcast to a wider audience the lies of a Narcissus who came to the presidency despite having lost the popular vote in 2016 and all the following elections. And since the revenues of Facebook and Twitter are measured by the audience ,and the audience is more than broad, the hits generated superb revenues. In the name of freedom of expression, these two companies have refused any form of censorship for nearly four years. In the run-up to the 2020 presidential election, Twitter and Facebook felt a moral obligation to mark Pinocchio’s publications that grossly distorted the reality of a discreet footnote. They felt a need to mark a reluctance without touching the revenues even if they are paid by the devil.

After losing all the elections, including the one that got him appointed to the presidency in 2016, Pinocchio has largely lost the 2020 election. For over a year now, he has been claiming that if he lost the 2020 election, it would be rigged. The autocrats are either rigging the elections or declaring them null and void and holding on to their groundless power. On January 6, 2021, in the afternoon, Congress was scheduled to meet to certify the election of Joe Biden. In a final attempt to pervert the certification process of the election, Pinocchio and his henchmen organized for January 6 in the late morning a demonstration not far from the Capitol. For several weeks, Twitter and Facebook advertised it and, in the late morning, the success is proven, several thousand ardent admirers flock to listen to the speakers who motivated the crowd to storm the Capitol and ban the certification of the results of the November 2020 election. As soon as the harangues were over, the crowd rushed to the Capitol. The authorities, paralyzed or complicit, having not taken the measure of the threat did not put in place the means to protect the Capitol which got invaded, ransacked. Needless to go back over this event which has been extensively described. At night, once the Capitol secured, Twitter and Facebook measured the impact of their platforms. Scared, they close Pinocchio’s accounts. In doing so, if they accept an immediate loss of income, this closure is a desperate attempt to improve their moral image. A past the last hour attempt after five years of collusion with falsehood and demagoguery that does not conform to democratic tradition.

Today, four months after having closed Pinocchio’s access to the platforms, Facebook and Twitter maintain their exclusion. This exclusion is nothing more than censorship by a private company. Since their creation these two companies refused to carry out any censorship on the hypocritical ground that they consider themselves free support made available to the public and not an organ of information having therefore a responsibility on the published content. And once Pinocchio is beaten, they suddenly become sensitive to the excesses they had previously ignored. But these two companies are in a monopoly situation, their decisions, their procedures for censoring or letting things go are the most arbitrary. The ban to these platforms, whether this exclusion is justified by lies, provocation or the call to crime, the sanction must falls under the law, in no case should it be delegated to the private sector. Today, in the Internet-related field, several companies have reached a critical size that prohibits free competition. These companies are Amazon, Google, Microsoft, Facebook and Twitter. These companies, by the very nature of their operation, can and do escape paying their fair share, they rely on tax dumping and niches. Law maker all around the World all unite, you must finally assume your responsibilities: harmonize World wide taxation, kill loop holes these companies use to evade paying taxes, apply the anti-trust law to suppress the monopoly they own on the electronic communication market. Let’s face it, it’s a high mountain to climb, but should we succeed, the World will be a better place to live.


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Violence policière / suite

28 avril 2021


English version in the second half


Dans mon article du 27 avril je tentais de comparer la violence des forces de l’ordre aux USA et en France. A l’évidence, la solution n’est pas manichéenne : un problème de société n’est jamais résolu par une seule décision, jamais. Ceux qui le pensent sont prêts à suivre aveuglément un Dear Leader, un Führer, un Conducator, un Danube de la Pensée. Ils nous conduisent vers la mort de la Démocratie. Cela dit, certaines solutions imposent des changements radicaux qui ouvrent des portes vers la résolution d’un problème majeur de société.

Cette possible solution, simple en apparence, Jim Clyburn, l’a évoquée.

Cette solution simple à formuler impacte toute la société, tous ses modus operandi. Cette solution contredit la doxa conservative qui affirme depuis plus de cinquante années que baisser les impôts sans contre-partie est bon pour toute la société. Cette Doxa a creusé un fossé entre les nantis et les autres. Le mode de vie de la classe moyenne, dans les années 50, fixait dans le monde occidental un objectif : ouvrir à tous, selon les mérites, l’accès à l’ascenseur social. Force est de constater qu’aujourd’hui la classe moyenne a disparu, les nantis se sont accaparé toutes les richesses produites.

Ne rêvez pas, Jim Clyburn est un “Afro-Américain”, donc noir pour le dire simplement. Il est élu dans un état conservateur depuis 1992. S’il était ouvertement à gauche, il n’aurait jamais été réélu. Non Jim Clyburn n’est pas un socialo-marxiste, il est humaniste et réaliste. Et qu’affirme Jim Clyburn qui est si révolutionnaire sur le fond et si évident sur la forme ? Facile : si la police aux US est médiocre, qu’elle tue 25 fois plus qu’en France, le problème se trouve dans le recrutement. Et si les médiocres sont recrutés, les salaires proposés en sont la cause. Les salaires proposés imposent souvent aux policiers d’avoir un job complémentaire. Aux USA, imposer aux gens d’avoir deux jobs pour joindre les deux bouts est devenu en un 1/2 siècle la règle. Pouvoir proposer à chacun un revenu selon ses responsabilités, revenu qui permet de vivre dignement, cette proposition impose de repenser globalement la redistribution des richesses. Cette redistribution a progressivement disparu. Affirmer aujourd’hui que le capitalisme a échoué relève de la même évidence que constater l’échec de l’URSS et du Marxisme-Léninisme. Mais l’échec de ce dernier, le Marxisme-Léninisme, ne rend pas le capitalisme idéal, invulnérable et parfait.

Jim Clyburn affirme que, pour disposer d’une police à la hauteur des attentes, il est impératif de relever le salaire des policiers. Mais le faire juste pour les policiers relève de l’injustice. Le corps médical, par son implication, nous aura permis de surmonter de l’épidémie de COVID, les pompiers, malgré les risques accrus auront héroïquement poursuivi leur mission… Si la proposition de Jim Clyburn est suivie d’effet, ses conséquences restructureront la société, et pas seulement celle des USA. Cette proposition, mieux payer les policiers, anodine en apparence, conduira à la restructuration profonde de la fiscalité et à la création d’un revenu minimum garanti.

Finalement, un peu d’équité, de justice sociale, n’est-ce pas une voie vers le bonheur pour tous ?

Merci Jim Clyburn.


In my article of April 27 I tried to compare the violence of the police forces in the USA and in France. Clearly, the solution is not Manichaean: a social problem is never solved by a single decision, never. Those who think so are ready to blindly follow a Dear Leader, a Führer, a Conducator, a Danube of Thought, they lead us to the death of Democracy. That said, some solutions require radical changes that open doors to solving a major societal problem.

This possible solution, simple in appearance, Jim Clyburn, evoked it.

This simple to formulate solution has an impact on society as a whole, on all its modus operandi. This solution contradicts the conservative Doxa, which has been saying for more than 50 years that cutting taxes without a quid pro quo is good for society as a whole. This Doxa dug a ditch between the rich and the others. The way of life of the middle class, in the 1950s, set a goal in the western world: to open to all, according to merit, access to the social elevator. It is clear that today the middle class has disappeared, the wealthiest have confiscated most the wealth produced.

Do not dream, Jim Clyburn is an “African-American”, Black to put it simply. He is elected in a conservative state since 1992. If he were openly leaning left, he would never have been re-elected. No Jim Clyburn is not a Social-Marxist, he is humanist and realistic. And what does Jim Clyburn say that is so revolutionary in substance and so obvious in form? Easy: if the police in the US is mediocre, it kills 25 times more than in France, the problem is in recruitment. And if the mediocre are recruited, the proposed salaries are the cause. The proposed salaries often require police officers to have a complementary job. In the USA, forcing people to have two jobs to make ends meet has become the rule in a 1/2 century. To be able to propose to each one an income according to his responsibilities, income that allows to live with dignity, this proposal imposes to rethink globally the redistribution of wealth. This redistribution has gradually disappeared. To assert today that capitalism has failed is the same evidence as to note the failure of the USSR lead by Marxism-Leninism. But the failure of the latter, Marxism-Leninism, does not make capitalism ideal, invulnerable and perfect.

Jim Clyburn’s assertion that in order to have a police force that lives up to expectations, it is imperative to raise police salaries. But to do it just for the police is unfair. The medical profession, through its involvement, has enabled us to overcome the COVID epidemic, the firefighters, despite the increased risks, have heroically continued their mission… If Jim Clyburn’s proposal is followed up, its consequences will restructure the Western Society, not just that of the United States. This proposal, better paying the police, seemingly innocuous, will lead to the profound restructuring of taxation and the creation of a guaranteed minimum income.

Finally is accepted equity, decent social justice, not a way to happiness for all?

Thank you, Jim Clyburn.


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Violence policière

27 avril 2021


Depuis la mort de George Floyd, noir étranglé par un policier pendant plus de 8 minutes, les morts du fait de la police font les gros titres des chaînes d’information. Une violence policière aux US mises en avant par les médias. Certes, mais qu’en est-il en France. Et que disent les chiffres en relation avec la violence ? Ci-dessous un extrait de la traduction d’informations fournies par le Bureau de Statistiques du Ministère de la justice US.

Décès par tranche d’âge en 2015.
Les estimations mises à jour du Bureau of Justice Statistics publiées en 2015 estiment que ce nombre est d’environ 930 par an. 

Sachant que la population US est de l’ordre de trois fois celle de la France, les décès liés à des actions de police devraient s’élever à 300 morts par an.  Extrait d’une page WIKIPEDIA, le tableau ci-dessous récapitule le nombre de tués par les forces de l’ordre. Ces chiffres comprennent à la fois les “bavures” mais aussi les décès liés à des actes d’auto-défense, en particulier au moment de tentatives d’arrestations.

Année Nombre de décès Nombre de blessés
2017 14 une centaine
2018 15 106
2019 19 117

Avant de tenter de donner une explication pour comprendre un écart de 1 pour 25, à moins que les chiffres fournis soient délibérément faux, il convient de réfléchir sur le causes de ce facteur multiplicateur : Aux US la police tue 25 fois plus qu’en France. Affirmer que la police française est exemplaire, que celle des US est criminelle, serait prendre des raccourcis douteux. N’étant ni spécialiste de l’action de la police ni sociologue, je ne fournirais donc pas une explication. Toutefois, la violence avérée de la société US, violence adossée à la diffusion anarchique et injustifiable d’armes à feu, ouvre une voie pour expliquer ces statistiques.

Pour éclairer ces différences de comportement des forces de l’ordre, permettez-moi de vous raconter une histoire vécue. En 2014 lors de mon tour d’Amérique, avec ma 2CV je traversais le Wyoming, un état du Nord-Ouest. La 2CV montrant quelques faiblesses, je décidais de régler les culbuteurs. Le milieu de la page pointée par le lien Wyoming décrit la réparation. En fois la réparation faite Pierre, mon compagnon de voyage, vérifie que l’auto a retrouvé la majorité de ses 25cv et, de fait, juste avant la sortie du village la Deuche rugissante atteint les 70km/h . Circonstance aggravante, elle réalise cet exploit devant un policier local qui nous rattrape et se prépare à nous coller une prune. Les papiers de la voiture étant dans la cantine qui remplaçait la banquette arrière, je me prépare à sortir de l’auto pour les récupérer. Le cogne, d’un air renfrogné, la main sur son flingue, pensant que j’allais l’agresser, m’interdit de sortir et m’impose moultes contorsions depuis mon siège passager pour récupérer les papiers. Clairement la confiance régnait, mais de très loin. Si en France je me suis déjà fait contrôler pour vitesse non réglementaire, jamais les gendarmes ou autres policiers n’avaient la main sur le flingue, jamais ils ne m’ont interdit de sortir de l’auto.


Since the death of George Floyd, a black man strangled by a policeman for more than 8 minutes, the deaths of the police make the headlines of the news channels. Police violence in the US is put forward by the media. But what about police violence in France? And what do the figures say about the relationship to violence? Below is an excerpt of information provided by the Bureau of Statistics of the US Ministry of Justice.

Deaths by age group in 2015.
The updated Bureau of Justice Statistics released in 2015 estimate that this number is approximately 930 per year.

Knowing that the US population is about three times that of France, deaths related to police actions, in France, are expected to rise to 300 deaths per year. From a WIKIPEDIA page, the table below summarizes the number of killed by law enforcement. These numbers include both “blunders” but also deaths related to acts of self-defense, especially at the time of attempted arrests.

Year Number of Deaths Number of Wounded
2017 14 around a hundred
2018 15 106
2019 19 117

Before attempting to give an explanation for a 1-to-25 discrepancy, unless the figures provided are deliberately false, it is necessary to reflect on the nature of this multiplier factor: In the US the police kill 25 times more than in France. To assert that, on one hand, the French police is exemplary, that, on the other hand, the US police is criminal, would take dubious shortcuts. Since I am neither a specialist in police action nor a sociologist, I will not provide a conclusion. However, the proven violence of US society, which is predicated on the dissemination of firearms, statistics opens a way to valid explanations.

To shed light on these differences in law enforcement behavior, let me tell you a real live story. In 2014 during my tour of America, with my 2CV I crossed Wyoming. The 2CV showing some weaknesses, I decided to adjust the rockers. The middle of the page pointed by the Wyoming link describes the repair. Once the repair made Pierre, my travel companion, verifies that the car has found the majority of his 25hp and, in fact, just before the exit of the village the roaring Deuche reaches 70km/h (40mph) and, aggravating circumstance, She performs this feat in front of a local cop who stops up to us and gets ready to issue a speeding ticket. With the car documents in the container replacing the back seat. I’m getting ready to exit the car and pick them up. Smoky the Bear, with a grim on his face and his hand on his gun, thinking that I was going to attack him, imposes contortions from my passenger seat to retrieve the papers. Clearly trust was not invited to the convention, a gross understatement. I have already been stopped for non-legal speed, never the police never had their hand on the gun, never did they forbid me to get out of the car.


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Turquie, Arméniens, Génocide

25 avril 2021

En 1915, l’armée turque a perpétré le massacre de la forte minorité arménienne au motif qu’elle représentait une force ennemie. Certes, pendant la Grande Guerre, la Turquie était l’alliée de l’Empire allemand et austro-hongrois. Certes les arméniens sont des chrétiens orthodoxes tout comme le Tsar qui avait déclaré la guerre à l’Empire ottoman. Les autorités turques affirment qu’en 1915 les actions menées à l’égard des arméniens n’étaient que des actions de guerre envers une population hostile.

Il faut croire que les arméniens devaient être particulièrement agressifs pour que femmes, enfants, vieillards soient eux aussi massacrés pour garantir la victoire finale. Vrai, ce sont les vainqueurs d’une guerre qui en font le récit et les turcs n’étaient pas du bon côté. L’incapacité du gouvernement turc d’accepter la réalité d’un fait historique et documenté relève une fois de plus de l’aveuglement des institutions à accepter la différence en particulier si cette différence passe par une différence de religion.

Enfin les autorités US ne sentent plus complètement contraintes par l’alliance avec un état membre de l’OTAN ayant une frontière avec l’ex-URSS.



In 1915, the Turkish army carried out the massacre of the strong Armenian minority on the grounds that it represented an enemy force. Certainly, during the Great War, Turkey was the ally of the German and Austro-Hungarian Empire. Certainly the Armenians are Orthodox Christians just like the Tsar who had declared war on the Ottoman Empire. The Turkish authorities claim that the actions carried out against the Armenians in 1915 were only actions of war against a hostile population.

It must be believed that the Armenians had to be particularly aggressive so that women, children, old men were also massacred to guarantee the final victory. True, it is the victors of a war who tell the story and the Turks were not on the right side. The inability of the Turkish Government to accept the reality of a historical and documented fact is again the blindness of the institutions to accept the difference, especially if this difference involves a difference of religion.

Finally, the US authorities no longer feel completely constrained by the alliance with a NATO member state having a border with the former USSR.


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Mélange des genres

22 avril 2021


English version in the second half


Poussé par une envie de reprendre une réflexion sur les distorsions du langage je relis un livre écrit par Victor Klemperer. Dans sa version française ce livre se nomme “LTI, la langue du III Reich“. Pour profiter pleinement de ce livre, point n’est besoin d’être germaniste. Toutefois, la pratique de l’allemand ajoutera un élément de contextualisation supplémentaire dans certains développements. Ce livre éclaire la nature des langues dès lors qu’elles sont perverties par les régimes totalitaires.  Ce livre éclairerait bien des lanternes lors de la lecture du Meilleur des Mondes et le travail d’Aldous Huxley sur la Novlangue. Ce livre ouvre aussi une grille de lecture du couple vocabulaire/syntaxe de l’ex clown de la Maison Blanche.

Mais il convient de revenir sur l’élément de langage qui se trouve à l’origine de cet article, le mot “Incident”. Dans la Novlangue des médias US, ce mot est utilisé pour parler de l’usage mortel d’armes à feu. Et ces derniers temps la presse s’est fait l’écho de nombreux incidents commis par des malades mentaux ou des policiers. Le mot “Incident” pour introduire l’usage mortel d’armes à feu me posait un problème bien réel. Il arrive que parfois des mots semblables possèdent en français et en anglais des sens différents. Par exemple Eventuellement et Eventually bien que phonétiquement semblables portent des sens sans réel rapport. En français Eventuellement désigne une modification d’état liée à un événement. En anglais Eventually désigne ce qui se produit à la toute fin d’un narratif. Craignant avoir à faire à un faux ami, j’ai consulté le dictionnaire de référence, le Webster. Celui-ci donne trois définitions et montre que la mot “Incident” n’est pas un faux ami :

  1. Evenement mineur non prévu qui pourrait (conditionnel) entraîner des conséquences graves.
  2. Evenement volontaire ou non qui affecte les relations entre états (incident diplomatique).
  3. Evenement dépendant ou subordonné à une action plus importante.

L’usage du mot “Incident” pour couvrir les effets de l’utilisation criminelle ou justifiée d’armes à feu ne me semble ne pas coller à la situation. Il convient de se poser la question du choix de ce mot “Incident”. Ce choix ne peut en aucun cas relever du hasard. Tout d’abord l’objet, je veux dire l’outil utilisé pour le passage à l’acte est une arme à feu, le plus souvent une arme de guerre, arme qui circule plus ou moins, mais plutôt plus, librement. Souvenons-nous qu’aux USA il y a plus d’armes que d’habitants. A ce sujet, dans ce blog, un article avait déjà été publié.

Sur la relation des américains avec les armes à feu un court retour en arrière s’impose. La Constitution américaine, par son deuxième amendement ouvre à chacun le droit de posséder et ou de porter une arme dans le cadre d’une milice bien organisée. Ce texte date de décembre 1791, son but permettait à l’Union nouvellement indépendante de disposer d’une force populaire armée pour se protéger contre un retour de l’ancienne puissance coloniale, contre un coup d’état. Souvenons nous qu’à l’époque le coût d’un fusil, sa létalité, sa faible portée, son taux de répétition dérisoire et sa précision approximative limitait sa dangerosité. Cent années après la promulgation du Second Amendment est fondée la National Rifle Association plus connue sous l’acronyme NRA. Ces cinquante dernières années les lobbies, groupes de pression qui participent directement ou indirectement aux élections, ont vu leur activité légalisée. La NRA s’est mise au service des fabricants d’armes. En finançant les campagnes électorales, la NRA a fait coup double. D’un côté elle s’est acquise la servilité des élus et de l’autre elle a perverti la notion de service des citoyens dans les milices d’auto-défense. En transformant le service dans les milices en liberté sans limites de posséder des armes de guerre au nom de la liberté individuelle de se défendre, la NRA s’est donnée une justification politique et morale. Or les armes modernes diffèrent des armes objet du Second Amendment en ce que leur létalité est infiniment supérieure. Cette évolution de la létalité, le Second Amendment ne pouvait la prévoir.

Le pouvoir de la NRA dans la politique US a tétanisé les élus durant ces cinquante dernières années. Dans de nombreuses élections, la victoire passait par l’adoubement et le financement venu de la NRA. Toutefois, depuis peu, les sommes manipulées par la NRA ont éveillé des appétits et des conflits au sommet de l’organisation. Les dirigeants actuels sont visés par des enquêtes de corruption, de détournement de fonds. Si celle-ci est aujourd’hui au bord de la faillite, son pouvoir faiblit mais, par habitude, par paresse, les changements sont pour le moment peu perceptibles. La NRA reste crainte, en particulier lors des élections primaires.

Mais qu’en est-il de l’usage du mot “Incident”, pourquoi ne parle-t-on pas de fusillade, de massacre, de tuerie mais simplement d’Incident. Plusieurs raisons s’imposent. Entre le politiquement correct, la volonté de minimiser la violence pour éviter de la valoriser, les habitudes de discours serviles face à la puissance de la NRA, une forme de consensus mou a fait choisir le terme “Incident”. Béni sera le jour où, en lieu de place du mot “Incident”, la tragédie de la perte de vies sera nommée “Massacre à l’arme de Guerre”. Ce jour béni la nation américaine sera prête à interdire la possession privative de ces nuisibles pénis de substitution que sont les armes de guerre. Ce jour béni, la possession et l’usage des ces vecteurs de mort ne se justifiera plus au nom de la protection et la sauvegarde des libertés individuelles. Ce jour là la langue aura révélé un changement de mentalité, un retour vers une normale, une baisse de la peur de l’autre et donc du racisme. Ce jour là la Démocratie aura fait un pas en avant.


Impelled by a desire to resume a reflection on the distortions of language I reread a book written by Victor Klemperer. In its French version this book is called «LTI, The Language of the III Reich«. To take full advantage of this book, there is no need to be Germanist. However, the practice of German will add additional contextualization in some developments. This book sheds light on the nature of languages when they are perverted by totalitarian regimes. This book provides useful hint when reading the Best of Worlds and the work of Aldous Huxley on the Novlangue. This book also opens a reading grid about the couple vocabulary/syntax of the ex clown of the White House.

But we have to revert to the element of language that is at the origin of this article, the word “Incident”. In the Newspeak of the US media, this word is used to speak of the deadly use of firearms. And in recent times the press has echoed many “Incidents” committed by some mentally ill criminals or police. I had a real problem with the word “incident” to introduce the deadly use of firearms. Sometimes similar words have different meanings in French and English. For example “Eventuellement” and “Eventually” although phonetically similar carry meanings that differ from one language to another. In French “Eventuellement” means an event-related status change. In English, “Eventually” refers to what happens at the very end of a narrative. Fearing that I would have to deal with a false friend, in other words similar words with different meanings, I checked the reference dictionary, the Webster. It gives three definitions. These similar definitions in French an English prove that the word “Incident” is not a false friend:

  1. Unplanned minor event that could (conditional) result in serious consequences.
  2. Voluntary or voluntary event that affects relations between states (diplomatic incident).
  3. Event dependent or subordinated to a larger action.

The use of the word “incident” to cover the effects of the criminal or justified use of firearms does not seem to fit the situation. The choice of the word “Incident” raises a question that needs to be asked. This choice cannot be made by chance. First of all, the object, I mean the tool used to perform this killing act is a firearm, usually a weapon of war, a weapon that circulates more or less, but rather more, freely. Let us remember that in the USA there are more weapons than inhabitants. On this subject, in this blog, an article had already been published.

On the relationship of the Americans with firearms looking back over one’s shoulder is necessary. The American Constitution, by its Second Amendment, gives everyone the right to own and carry a weapon in the context of a well-organized militia. This text dates from December 1791. The Second Amendment allowed the newly independent Union to have a popular armed force to protect itself against a return of the former colonial power or against a coup d’état. Let us remember that, at the time, the cost of a rifle, its lethality, its low range, its ridiculous repetition rate and its approximate accuracy limited its availability and dangerousness. One hundred years after the promulgation of the Second Amendment, the National Rifle Association, better known as the NRA, was founded. Over the past 50 years, lobbies, groups that participate directly or indirectly in elections, have seen their activity legalized. The NRA services the interests of the gun manufacturers. By funding the election campaigns, the NRA did a double whammy. On the one hand it has acquired the servility of the elected law makers and on the other it has perverted the notion of service of citizens by the militias of self-defense. By transforming the militia service into the unlimited freedom to possess weapons of war, the NRA perverted the ideal of individual freedom. Pretending that there is a tight relationship between freedom and self defense is simply an illiterate non-sense. Modern weapons differ from the Second Amendment weapons in that their lethality is infinitely superior. This evolution of lethality, a by-product of the Industrial Revolution, the Second Amendment, in its invariable form, proves that the Founding Fathers were sometimes pretty short sighted.

The power of the NRA in US politics has paralyzed the elected law makers during the last fifty years. In many elections, victory was achieved through the influence and financing by the NRA. However, recently, the mountains of cash handled by the NRA have aroused appetites and conflicts at the top of the organization. Current leaders are being investigated for corruption, embezzlement. If it is now on the verge of bankruptcy, its power weakens but, out of habit, out of laziness, the changes are for the moment hardly noticeable. The NRA remains influential, especially in the primary elections.

But what about the use of the word “incident”, why are we not talking about a shooting, a massacre, a killing, but simply we refer to an incident? There are several reasons. Between the politically correct, the desire to minimize violence in order to avoid valuing it, the habits of servile speech in the face of the power of the NRA, a form of soft consensus pushed toward the use of the term «Incident». Blessed will be the day when, instead of the word “Incident”, the tragedy of the loss of life will be called “Massacre with the Weapon of War”. On this blessed day the American nation will be ready to ban the private possession of these harmful surrogate dicks that are weapons of war. On this blessed day, the possession and use of these vectors of death will no longer be justified in the name of protecting and safeguarding individual freedoms. That day the language will have revealed a change of mentality, a return to a normal, a decrease of fear of the other and, therefore, of racism. That day Democracy will have taken a step forward.


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Schadenfreude

23 mars 2021

English version in the second half


Non, je ne suis pas devenu un Schrink, un psy comme ils disent aux US, mais en ce 23 mars 2021 j’ai écouté en boucle les chaînes d’info MSNBC et CNN. Deux sujets auront consommé la salive des commentateurs : la fuite désespérée des Centre-Américains en quête de refuge aux US et le massacre perpétré hier à Boulder dans le Colorado. Schadenfreude, une joie mauvaise à la vue du malheur d’autrui, voilà ce que je ressens ce matin, une joie mauvaise de voir les américains pris au piège d’une hypocrisie mise à jour.

Haine, peur de l’autre (Acte 1)
Paul pour les chrétiens, Saul de Tarse pour le reste de l’humanité, aura résumé en une ligne l’essence d’une vertu qui devrait relever de universalité : “Tu aimeras ton prochain comme toi même”. Il semble que l’égoïsme bigot mais terrorisé des White Supremacists (l’équivalent des aryens de sinistre mémoire de la première moitié du XXième siècle) interdit à la classe politique US de trouver une solution à un problème réel. Cela dit, descendons de vélo pour nous regarder pédaler, l’empilement des réfugiés à la frontière sud des US ressemble à s’y méprendre au problème posé aux frontières de l’Europe par les réfugiés d’Afrique ou du Moyen-Orient. Si l’on y regarde bien, dans ces deux crises humanitaires, les mêmes causes produisent les mêmes effets, de part et d’autre de l’Atlantique : notre tolérance à la corruption provoque guerre, misère, terreur et donc migration de masse vers de terres perçues comme hospitalières. Nous, les anciennes puissances coloniales, nous tolérons et profitons, dans nos anciennes possessions, des petits tyranneaux et d’une corruption endémique. Les US, au nom de la libre entreprise, mais en réalité poussés par l’appât du gain, tolèrent et profitent de la corruption de républiques bananières. Dans les deux cas, un principe conducteur s’applique : “Fais ce que je te dis, ne fais pas ce que je fais”.

Haine, peur de l’autre (Acte 2)
Hier, à Boulder, petite ville, station de sports d’hiver dans le Colorado, un salaud armé d’une arme de guerre, s’est offert un carton dans un supermarché. Bilan dix morts. Ce carnage est le second d’une la semaine qui avait élégamment débuté par le massacre de huit personnes, majoritairement des femmes asiatiques, à Atlanta. Il semble peu utile de revenir sur le fait que, plus les armes sont nombreuses, plus leur utilisation devient fréquente, non comme moyen d’extorsion, “la bourse ou la vie”, mais comme moyen de régler des problèmes personnels. A ce sujet, un retour vers un ancien article ne sera pas inutile. Aux US on flingue pour se soulager. Parmi les commentaires pitoyables, une fois de plus, au lieu d’évoquer des solutions possibles, les intervenants offrent leurs prières et compassion aux victimes et leur familles. La religion en placebos curatif, ils me font rigoler tristement (Schadenfreude).

Toutefois deux remarques d’anciens policiers de la haute administration US montrent que tout n’est pas perdu. Le premier intervenant invoque une remarque entendue lors d’un voyage d’étude au QG de Scotland Yard. Son interlocuteur anglais se plaignait de l’augmentation des agressions à l’arme blanche. L’américain envieux rêvait de pouvoir émettre une pareille plainte, les meurtres par armes à feu, aux US, sont plus de dix fois supérieurs aux meurtres par arme blanche au Royaume Uni. Il est vrai qu’au Royaume Uni si la possession d’armes à feu est simplement interdite, la possession de couteaux ne l’est pas.

Le second intervenant a montré qu’il existe une solution immédiatement exploitable. En cela il prend l’exemple de la tentative de putsch du 6 janvier au Capitole. Pendant ces émeutes insurrectionnelles, la seule victime par arme à feu le fut du fait de la Police qui a tué une insurrectionniste. Une seule victime par arme à feu, un quasi miracle. Pourtant, parmi les insurrectionnistes la possession d’armes de guerre est la règle. A ce nombreuses reprises, ces glorieux défenseurs des libertés sont entrés dans les parlements munis de leurs saints sacrements, prêts à prouver leur attachement à la démocratie en menaçant législateurs et gouverneurs par leur seule présence armée. Et pourtant, ces glorieux défenseurs des libertés qui ne se séparent sous aucun prétexte des armes, symboles et substituts de virilité, sont venus au Capitole nus comme des vers, sans flingue. Sont-ils venus à poil, je veux dire sans armes, surs de leur droit, prêts à renverser à la force du poignet la certification de l’élection de Joseph Biden ? Ben non, plus prosaïquement, ils n’avaient pas leurs flingues sur eux car sur le territoire de la capitale, Washington DC, il est interdit de porter une arme. Tout porteur est arrêté sur le champ. Respectueux comme des tricards, ils avaient laissé l’artillerie dans le coffre des autos garées de l’autre côté de la frontière, en Virginie. A Washington, le 6 janvier 2021, sans la loi d’interdiction des armes, les US auraient connu un réel massacre.

La solution : faire comme en Europe, restreindre aux forces de l’ordre la possession d’armes dans le domaine public.

Et si vous voulez vous faire peur, préparez-vous à une belle confrontation pour un prochain massacre. A l’exemple des White Supremacists, les Blacks suivent une voie similaire, ils montent eux aussi des milices armées jusqu’aux dents. Lors de la prochaine rencontre musclée, le score ne sera celui d’un matche de Foot, (1 à 1), ce sera plus proche d’un score de NBA (112-104).


No, I did not become a Schrink, but on March 23, 2021 I was glued to the news channels MSNBC and CNN. Two topics lead the conversation: the desperate flight of the Central Americans, their quest for refuge in the US and the massacre perpetrated yesterday in Boulder, Colorado. Schadenfreude, a bad joy at the sight of the other’s misfortune. This is what I felt this morning, a bad joy at seeing the Americans caught in the trap of a hypocrisy brought to light.

Hatred, Fear of the Other (Act 1)
Paul for the Christians, Saul of Tarsus for the rest of humanity, has summed up in one line the essence of a virtue that should be universal: “You will love your neighbor as yourself”. It seems that the bigot but terrorized selfishness of the White Supremacists (the equivalent of the sinister memory Aryans of the first half of the twentieth century), forbids the US political class to find a solution to a real problem. That said, in Europe, we have a similar problem. The piling up of refugees on the southern border of the US is similar to the problem posed at the borders of Europe by refugees from Africa or from the Middle East. If we look closely, in these two humanitarian crisis, on both sides of the Atlantic, the same initial causes produce the same effects: our tolerance to corruption causes war, misery, terror and therefore mass migration to areas perceived as welcoming. We, the former colonial powers, tolerate and profit in our former possessions of the petty tyrants. The US, in the name of free enterprise, but more likely driven by greed, tolerate and profit from the corruption in banana republics. In both cases, a guiding principle applies: “Do what I tell you, don’t do what I do”.

Hatred, Fear of the Other (Act 2)
Yesterday, in Boulder, a small town, a winter sports resort in Colorado, a bastard armed with an AR15, turned a supermarket into a shooting range. Ten shoppers got killed. This carnage is the second in a week that had gracefully begun with the massacre of eight people, mostly Asian women, in Atlanta. There is a direct proportionality between death per capita and the weapon density. The more weapons, the more frequent their use becomes. In fine they will not be used as a means of extortion, “purse or life”, but as a solving tool to personal problems. Going back to an old article of mine will not be useless. In the US, guns are mostly seen as a solution, not as the problem. Among the pitiful comments, once again, instead of talking about possible solutions, stakeholders offer their prayers and compassion to the victims and their families. Religion used as a curative placebos. Stakeholders make me laugh sadly (Schadenfreude).

However, two remarks by former highly ranked Police Officers show that everything is not lost.

The first speaker invokes a remark heard during at a conference in Scotland Yard’s HQ. His English counterpart was complaining about the increase in stabbing attacks in the UK. The envious American dreamed of being able to file such a complaint. Per capita gun murders in the US are more than ten times higher than stabbing aggressions in the UK. Just put in perspective that in the United Kingdom if the possession of firearms is simply prohibited, the possession of knives is not. On the other hand knives are less lethal than military grade rifles.

The second speaker showed that a solution is immediately workable. In this he takes the example of the attempted coup of January 6. During the sedition attempt, the only victim by firearm was an insurrectionist killed by the Police. Only one victim per firearm. Yet among the insurrectionists the possession of weapons of war is the rule. On many occasions, these White Supremacists, glorious defenders of freedoms, have entered parliaments carrying their holy sacraments, ready to prove simultaneously their virility and their attachment to democracy by threatening legislators and governors. And yet, these glorious defenders of freedoms will never part from their guns. They came to the Capitol naked like worms, without a gun. Did they come naked, I mean unarmed, because, with their bare hands, they felt able to peacefully reverse the certification of the election of Joseph Biden? Well no, they did not carry their guns because in Washington DC, it is illegal to bear arms, you get arrested immediately. Respectfully scared, they had left their toys in the trunk of the cars parked across the border in Virginia. Without the restrictive Washington District Arms Act, the US would have experienced a real massacre.

Washington DC shows the solution: do like in Europe restrict guns in public to Law and Order.

And if you want to scare yourself any further, get ready for a nice confrontation, for a future massacre. Following the example of the White Supremacists, some Blacks follow their white counterpart, they too organize heavily armed militias. Should we witness a muscular encounter, the score will not be that of a Soccer game, (1 to 1), it will be closer to an NBA score (112-104).


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Système de Santé / AVC / Urgences

Février 2021

English version below the French one


Les différents systèmes de santé sont l’objet permanent de débats politiques. Entre les tenants de la médecine gratuite pour tous et ceux de la médecine privée adossée à des assurances librement choisies, le fossé est infranchissable. Sur le papier, les deux options fonctionnent au plus grand plaisir des discussions de comptoir. Au plan théorique aucun des deux systèmes ne peut s’échapper des ornières dans lesquelles les tenants des deux bords l’y font tomber. Pour éclairer la lanterne de chacun, rien de vaut une plongée obligée dans le milieu hospitalier.

A mon corps défendant, pour mon 72ième anniversaire je me suis offert un séjour hospitalier en urgence à l’Hôpital public d’Orsay en pleine période de COVID. Tant qu’à faire, autant monter la barre de stress au plus haut pour mesurer les faiblesses du système. L’élément déclenchant fut une perte momentanée de motricité et sensibilité de mon bras gauche. Mon Médecin référent m’aura fourni un viatique sous la forme d’une ordonnance pour un Scanner / IRM en urgence.

Entré le 26 janvier à 10:00 par la porte des urgences, j’en suis sorti le 6 février après avoir subi tous les examens possibles exigés par les causes qui m’avaient expédiées à l’hôpital. Sorti et accompagné par une ordonnance qui, si je la comprends et la suis, devrait me permettre de vivre au moins centenaire. Pas vraiment idéal si mes héritiers sont pressés.

Mais entre l’entrée et la sortie se sont déroulés de nombreux événements sur lesquels il est possible d’apporter un jugement qui, sans être objectif, mérite d’être rapporté. Un séjour hospitalier se compose de deux éléments indissociables, le séjour et les actes médicaux. Un séjour grinçant ne saura être compensé par des actes médicaux irréprochables, un patient n’est pas simplement un cas, c’est aussi une personne. Un accueil souriant et attentif participe à la guérison. Toutefois, un séjour délicieux, s’il n’est pas le support de l’exercice d’une expertise médicale, ne justifie ni l’un ni l’autre.

Si en matière médicale mon expertise ne dépasse pas ma cheville, aussi enflée soit-elle, en matière de ressenti, particulièrement en ce qui concerne l’accueil, disons la partie hôtelière de l’hospitalisation, comme tout un chacun il m’est possible de porter un jugement. Deux éléments participent chacun à leur manière à la guérison : l’hygiène et la nourriture. L’hygiène tout d’abord. Dans cet hôpital, les chambres disposaient toutes d’un petit cabinet de toilette avec lavabo et WC. Une douche à l’étage offre à chacun des patients aptes au déplacement un accès à la propreté corporelle. La propreté redonne au patient le sentiment de normalité. Reste la restauration. Les repas servis ne relèvent pas de la haute gastronomie, en revanche ils sont complets, fromage et desserts, mais aussi et surtout les plats principaux sont servis chauds. Pour le pain, sous forme de mini baguettes qui arrivent dans un sachet de plastic, la croûte croustille, la consistance de la mie est mieux qu’acceptable. Ces détails montrent les soins apportés tout au long de la chaîne, de la cuisine à la livraison en chambre. Sur l’ensemble des repas servis, je n’ai jamais laissé une assiette vierge. Cela peut sembler un détail, mais pour le patient, ce type d’attention participe, à l’évidence, à la thérapie. Irréprochable.

Les soins infirmiers sont, eux aussi, irréprochables. Non seulement les soins sont prodigués de façon professionnelle, le patient n’en attend pas moins, mais aussi et surtout le personnel soignant les prodigue à un individu, pas à un cas. L’approche des soins au quotidien ouvre la possibilité de la mise en place d’une relation interpersonnelle pour peu que le patient sache recevoir les sourires et attentions. Une telle relation redonne au patient le sentiment de redevenir un individu en voie de retour vers la normalité. Etre appelé par son nom, ressentir un accompagnement compassionnel face la quasi panique que génèrent des gestes techniques perçus comme anxiogènes, cet accompagnement à travers des mots et gestes apaisants participe lui aussi à la thérapie en rendant acceptables donc acceptés les actes médicaux anxiogènes. A ce sujet, l’expérience d’une ponction lombaire aura mobilisé à la fois le discours apaisant du médecin mais aussi, et je dirais presque surtout, la présence et la voix d’une infirmière qui absorbait, par sa main posée sur mon bras, les excès de tension liés à la réalisation du geste technique, la ponction lombaire. Remarquable.

Je me dois toutefois de mentionner un point, le seul en réalité, qui m’aura perturbé : l’absence de visibilité sur le déroulé du séjour. L’attente est destructrice d’espoir et de visibilité. Si l’on comprend parfaitement que l’horaire de début de la réalisation d’un examen, un Scan ou un Doppler, ne relève pas de la chronométrie, une urgence décalera un examen prévu, c’est évident, la mise à disposition d’une feuille de route, même si celle-ci peut et sera modifiée, offre au patient le sentiment de progresser vers un retour à la normalité. La feuille de route peut et doit être ajustée au fil de l’interprétation des examens. En fait sa présence rassure et accompagne. Dans mon cas, cette absence de visibilité m’aura rendu impatient. Au sortir de chaque examen, j’avais l’impression d’être au bout du tunnel, ne ressentant plus aucun symptôme de ma maladie. Pensant en avoir terminé avec les examens, je n’avais qu’une seule envie, celle de quitter l’hôpital. Cette absence de visibilité sur le chemin du retour à la normale se retrouve aussi dans des examens tels que l’IRM pour lequel le patient est placé pour une durée inconnue dans un environnement fortement contraint. Savoir que l’examen va durer cinq ou vingt minutes, que nous en sommes à mi-chemin, qu’il reste encore deux minutes, permet de gérer crampes, douleurs, claustrophobie, furieuses envies de se gratter. Ces informations, oh combien gratuites, participeraient à l’acceptation positive de l’examen.

Cette impatience à quitter l’hôpital, une fois la feuille de route remise par le médecin, m’a fait commettre un détestable impair. Que ce médecin soit remercié de m’avoir permis de réparer une sinistre gaffe potentielle. Valise faite, je me rue dans l’ascenseur.  Le médecin me rappelle qu’il est de bon ton de prévenir les infirmières de mon départ. Qu’elle soit remerciée de m’avoir évité une disparition méprisante en totale dissonance avec mon ressenti.

S’il est certain que le système médical français peut et doit s’améliorer, l’immobilisme est en soi une régression, je ne peux dire quelles sont ces améliorations et où elle doivent s’appliquer. En revanche l’expérience vécue montre que, au moins dans cet hôpital, le patient n’est pas un cas, le patient reste un humain qui porte un problème, problème dont l’institution se donne pour mission de le libérer et lui éviter, autant que faire se peut, un retour pour une cause similaire. Le fait que le profit ne soit pas le moteur de cette organisation garantit que la guérison reste au centre des préoccupations de l’institution. Deux dangers menacent celle-ci, le profit d’un côté, l’explosion des coûts de l’autre. En se focalisant sur l’efficacité thérapeutique le risque de l’inflation des coûts est bien réelle. En se focalisant sur les coûts le risque de voir chuter la qualité des soins est tout aussi bien réel. Mesdames et Messieurs les politiques, en écoutant les professionnels de Santé, sachez trouver les bonnes solutions. Souvenez-vous de cette contradiction qui mine les fonctions opérationnelles de l’industrie privée, à savoir,
le client (le but à atteindre) à toujours raison, le patron (la maximalisation du résultat) aussi.


The different health systems are the subject of permanent political debate. Between the supporters of free medicine for all and those of private medicine backed by freely chosen insurance, the gap is insurmountable. On paper, both options work to the delight of fat chewers. In theory, neither of the two systems can escape the ruts into which the supporters of the two sides cause it to fall. To give you a clue, nothing beats a compulsory dive into the hospital environment.

Reluctantly, for my 72nd birthday, I treated myself to an emergency hospital stay at the NHS Orsay Hospital in the midst of COVID. Doing this at this very moment raises the stress bar as high as possible. The trigger was a momentary loss of control and sensitivity in my left arm. My referring doctor wrote a prescription for an emergency CT / MRI.

Entered on January 26 at 10:00 by the emergency room door, I left on February 6 after having undergone all the possible examinations required by the causes which had sent me to the hospital. Taken out and accompanied by a prescription which, if I understand and follow it, should allow me to live at least a hundred years. Not really ideal if my heirs are in a hurry.

But between the entry and the exit many events took place on which it is possible to make a judgment which, without being objective, deserves to be reported. A hospital stay is made up of two elements that remain inseparable, the stay and the medical acts. A squeaky stay cannot be compensated for by irreproachable medical acts, a patient is not just a case, it is also a person and a smiling, attentive welcome contributes to the healing. A delicious stay, if it does not support the exercise of a medical expertise, does not justify either.

If in medical matters my expertise does not fly high. When it comes to the feelings regarding the reception, let’s say the boarding part of the hospitalization, like everyone else it is possible for me to express an opinion. Two elements each participate in their own way in healing: hygiene and food. Hygiene first of all. In this hospital, the rooms all had a small bathroom with sink and toilet. A shared shower near by gives each of the able patients access to personal hygiene. Cleanliness gives the patient a feeling of normalcy. Food finally. The meals served are not part of haute cuisine, however they are complete, cheese and desserts, but also and above all the main dishes are served hot, bread, in the form of mini baguettes, even if they delivered in a plastic bag, offer a crispy crust, crumb consistency is better than acceptable. These details show the care taken throughout the chain, from the kitchen to delivery to your room. Out of all the meals served, I never left a plate untouched. It may seem like a detail, but for the patient, this kind of attention is obviously part of the therapy. Irreproachable.

Nursing is also flawless. Not only is care provided in a professional manner, the patient expects no less, but also and above all the nursing staff provides it to an individual, not to a case. The daily care approach opens up the possibility of establishing an interpersonal relationship as long as the patient knows how to receive smiles and attentions. Such a relationship gives the patient the feeling of once again becoming an individual on the way back to normalcy. To be called by your own name, to feel compassionate support in the face of the virtual panic generated by technical gestures perceived as anxiety-inducing through soothing words and gestures, this support also enhanses the therapy by making the necessary anxiety-inducing acts acceptable and therefore accepted. In this regard, the experience of a lumbar puncture will have mobilized both the soothing speech of the doctor but also, and I would say almost above all, the presence and the voice of a nurse who was absorbing, with her hand resting on my arm the excess tension linked to the technical procedure, lumbar puncture. Remarkable.

However, I must mention one point, the only one in reality, which disturbed me: the lack of visibility over the short term. If we fully understand that the start time for carrying out an exam cannot be clock worked, an interleaved emergency shifts, it is obvious, the start of my exam, the provision of a sheet of route, even if it can and will be changed, offers the patient the feeling of progressing towards a return to normality. In my case, this lack of visibility will have made me impatient. I felt like I was at the end of the tunnel, no longer feeling any symptoms of my illness. Thinking I was done with the exams, I only wanted to leave the hospital. This lack of visibility on the way back to normal is also found in examinations such as MRI for which the patient is placed for an unknown duration in a highly constrained environment. Knowing that the exam will last five or twenty minutes, that we are halfway there, that there are still two minutes left, allows us to manage cramps, pain, claustrophobia, furious urges to scratch. This information will contribute at no cost to the acceptance of the exam.

Upon the Doctor’s final visit, this impatience to leave the hospital, once the roadmap was handed over by the doctor, made me commit a terrible odd. I must thank this doctor for allowing me to fix a sinister blunder. Suitcase packed, I rush into the elevator. The doctor reminded me that it is fashionable to inform the nurses of my departure. Thank you Doc for saving me from a contemptuous disappearance.

While it is certain that the French medical system can and must improve, standing still is in itself a regression, I cannot say what these improvements are and where they should apply. On the other hand, lived experience shows that, at least in this hospital, the patient is not a case, the patient remains a human being who carries a problem, The institution’s mission is to cure and avoid, as much as possible, a return for a similar cause. The fact that profit is not the engine of this organization ensures that healing remains at the center of the institution’s concerns. Two dangers threaten this one, profit on the one hand, exploding costs on the other. By focusing on therapeutic efficacy the risk of cost inflation is very real. By focusing on costs, the risk of seeing a drop in the quality of care is just as real. Ladies and gentlemen politicians, by listening to health professionals, find the right solutions. Remember this contradiction which undermines the operational functions of private industry, namely,
the customer (the goal to be reached) is always right, the boss (the maximization of the result) too.


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