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Virée à Daytona

Fin Novembre 2019

Les traditions ont du bon, elles maintiennent le lien entre les amis.Cette année, le flambeau a été maintenu allumé malgré un raté l’année dernière.
Nous retrouvons Stephane et Joëlle, nos cousins du Québec qui honorent le Maudit Français et sa compagne anglophone avec les Lasagnes d’anthologie préparées par la Maître lui-même..Pour notre bonheur à tous, cette année Susan participe au dîner.
Les Lasagnes de Stéphane sont arrosées avec un Beaujolais Villages 2016. Une superbe soirée.
Nous nous sommes promis de nous retrouver à Fort Lauderdale dans le courant de l’hiver 2020 chez Susan.Pour la nuit, nous avions réservé une chambre dans une Maison d’Hôte, maison qui était simplement envahie par des amoureux de l’automobile venus à Daytona pour un événement que vous découvrirez plus bas.Bien que prise un peu tard dans la matinée, la photo des autos encore présentes sur le parking montre de beaux restes.
Nous sommes dans un endroit sérieux.Côté organisation, comme d’habitude, les américains sont à la hauteur : le très vaste parking, parfaitement fléché à proximité immédiate de l’expo, est gratuit.Cela dit, une fois l’auto garée, une parmi plusieurs milliers, une fois la visite terminée, comment faire pour la retrouver.
Simple, faire appel à la technologie moderne, mémoriser sa position GPS, cela palliera la mémoire défaillante et évitera d’inutiles râleries.L’exposition se tient à l’intérieur du Speedway de Daytona et le tunnel d’accès passe sous la piste.Comme ici on ne fait pas dans le minuscule, le qualificatif s’affiche sur la tribune centrale.Tribune centrale qui est encadrée par deux autres immenses tribunes.
Dès l’entrée le ton est donné : tout ce que l’automobile US peut offrir est exposé : de la restauration rigoureuse dans les règles de l’art à la customisation dégoulinante de chromes.Ici, une vue sur une partie de l’expo. Un puriste se doit d’y venir les trois jours.
Avec Susan nous userons nos semelles quatre heures, cela suffira à notre bonheur.A l’évidence, parmi les merveilles, on tombe aussi sur des crimes contre la mécanique.
Ici une Cadillac V16, oui seize cylindres en V.
Carrosserie et intérieur irréprochables mais le moteur est désormais un prolétarien V8 récent. BEURK !Dans la même veine, la fameuse Chevy 57, une enveloppe amoureusement remise à neuf. La photo suivante montre le BUG.Le bug est sous le capot : un moteur de Corvette. La voiture est totalement remaniée au plan mécanique. Elle satisfera le friqué qui voudra frimer sans avoir à se préoccuper de la maintenance. Les vraies vieilles bagnoles sont un sacerdoce. Ici pour un peu plus de cent mille Euros il est possible de frimer. Mais bon courage au couillon qui voudra l’importer en France, impossible de la faire certifier en véhicule de collection par la FFVE, elle a perdu son caractère original, il devra passer sous les fourches caudines de la RTI. Et ce n’est pas gagné.Une pensée émue envers un ami qui possède la même en restauration respectueuse.
Jean-Luc, inutile de râler, tu n’avais qu’à venir avec avec nous et te munir d’un marteau ou un cocktail Molotov.
Pour info, l’année prochaine, ici à Daytona, bis repetita fin novembre.Une solution pour les amateurs de propulsion hybride.OK, le cadrage est défaillant, toutefois on reconnaît l’expression du génie mécanique français, génie ici fort méconnu. Une 2CV-6 Club venue directement d’outre Rhin, la seule auto bien de chez nous. Le vendeur en voulait 15k€. En regardant de très près, une belle peinture masquait une misère qui, tôt ou tard, ne manquerait pas de remonter en surface et gâcher la joie de posséder un des monuments de l’ingénue ingénieuse ingénierie d’André Citroën.Un exemple de peinture vasarelo-graphique.Ça roule ça ? Je suis convaincu que le logo Bronco II n’est pas authentique.Pour me réconcilier avec les horreurs chromées rencontrées majoritairement, je tombe enfin sur l’auto qui représente, à mon avis, la plus grande réussite esthétique automobiles US de la seconde moitié du XX ième siècle, une Lincoln Continental 61-62-63 remise respectueusement à l’état neuf. Pour 30k€, avant négo, vous partez avec.
Les années suivantes, en perdant la pure simplicité de ses lignes, la Lincoln Continental s’est affadie. Les aficionados qui ont croisé ma Lincoln 1976 seront de mon avis.Avant de quitter les lieux, nous croisons un alignement de Hot Rods, un classique du genre ici.Enfin pour ceux qui suivent religieusement mes publications, une auto déjà croisée dans la rue à Fort Lauderdale l’année dernière.Afin de récupérer des nos immenses fatigues, avec Susan, sur le chemin du retour, la halte au Dixie Crossrods s’imposait.

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GAFA Raz le bol

GAFA, Google, Amazon, FaceBook, Apple possèdent des positions dominantes dans les services Internet. Ces quatre intervenants majeurs offrent des services initialement gratuits, souvent agréables d’usage, dans tous les cas à la portée du premier utilisateur venu. Et j’en ai été un utilisateur satisfait, au moins initialement.

Toutefois, avec le temps qui passe et l’expérience des services offerts, une fois la lune de miel passée, j’ai décidé de me prendre quelques distances avec ces services.

APPLE

Il y a une douzaine d’années j’avais acquis un iMac. Pour moi, au départ, ce fut une révélation, facile d’emploi et, à la différence de Windows, plutôt stable. Toutefois, Apple comme toutes les sociétés qui officient dans le logiciel, Apple ne se contente pas d’améliorer les logiciels en maintenant une rétro-compatibilité avec la version antérieure, de façon régulière, Apple passe à une version supérieure qui rend les applications de l’ancienne version incompatibles avec la nouvelle. Après avoir vu chez des amis l’interface 10.10 de MacOS qui changeait radicalement l’administration de la machine, j’ai décidé de ne pas migrer.

Dans les mois qui ont suivi, les nouvelles versions de nombreuses applications telles que la nouvelle version de FireFox, mon navigateur préféré, ne pouvaient être mises à jour car les nouvelles versions imposaient le dernier OS. En suivant les instructions constructeur, j’ai téléchargé la nouvelle version de MacOS. Cette nouvelle version refusait de s’installer au prétexte que mon ordinateur n’était pas assez puissant, qu’il manquait de mémoire.

Mon ordinateur et moi avons divorcé, notre union amoureuse aura été victime de l’obsolescence programmée.
Pour mon plus grand bonheur, je suis désormais maqué avec PC portable sous Linux.
Stable, pas grognon, un vrai bonheur. Exit Apple.

FACEBOOK

La tentation moutonnière de faire comme les copains et communiquer facilement m’a conduit à essayer FaceBook. Entre la vacuité des échanges lorsque ceux-ci ne sont pas toxiques et le côté chronophage du réseau dit social, j’ai clos le compte et ne m’en porte pas plus mal. FaceBook est une escroquerie, un déni de communication.

AMAZON

Comme tout un chacun j’utilise Amazon en concurrence avec “Le Bon Coin” et eBay pour des achats sur Internet. C’est un acte conscient, pas forcément socialement responsable, mais tellement facile. En revanche, à plusieurs reprises, je me suis fâché car à travers des interfaces trompeuses, j’ai acquis des services sans le savoir. Ces services entraînent des facturations récurrentes, que l’on s’en serve ou non. Amazon Prime en est un exemple flagrant.

Toutefois Jef Bezos, le patron d’Amazon, a sauvé le Washington Post, quotidien de référence, et lui a redonné un lustre réel. Le journal qui avait mis en lumière le crime du WaterGate méritait que je m’y abonne pour 10$ par mois. Agréable à lire, je ne trouvais rien à redire jusqu’au jour où me fut imposé une option payante pour m’affranchir des inserts publicitaires rendus alors intrusifs. Mêmes causes, mêmes effets, j’ai annulé mon abonnement et suis passé au New York Times. Cerise marketing, une fois mon abonnement résilié, je me suis vu offrir le même service pendant un an pour 30$ soit 4 fois moins cher. Comme quoi, la fidélité ne paye pas toujours.

Google

Depuis fort longtemps j’utilise les services gratuits offerts par Google, moteur de recherche, Gmail et Gdrive en particulier. Jusque là tout allait plutôt bien, certes les pubs ciblées avaient un côté un peu intrusif, mais la gratuité faisait passer la pilule.

Depuis mon divorce d’avec Apple, j’utilise Linux en tant qu’OS, Firefox est mon navigateur et Thunderbird, le mailer, se charge du traitement des boîtes aux lettres. Depuis plus de cinq ans, j’applique les mises à jour de l’OS, Ubuntu 16.04LTS, du navigateur et du mailer. Stabilité, convivialité, sécurité, pas de virus, pas d’intrusion, rien à signaler. Cinq années de bonheur.

Sauf que depuis peu, les comptes Gmail refusent de s’installer sous Thunderbird. Prétexte invoque par Google est une faiblesse dans la sécurité de Thunderbird. Tous les essais de contournement de ce refus sont restés vains. Impossible de faire tourner Thunderbird avec mes comptes Gmail. Il me fallait trouver une solution de repli stable.

Il y a déjà fort longtemps, j’ai acheté un nom de domaine, “cech.fr”, chez GANDI. A cette réservation de nom de domaine est incluse une option d’adresse courriel, certes limitée en nombre d’adresses et d’espace de stockage pour la partie incluse, mais option incluse qui peut être étendue pour un coût raisonnable.

Restait à vérifier la faisabilité de la migration et des performances offertes par le serveur mail hébergé par GANDI, en particulier le point critique des listes de diffusion. Avec de nombreux fournisseurs, la taille des listes de diffusion est limitée à quelques dizaines d’adresses par envoi. Gmail permet de gérer des listes d’envoi de cinq cents noms. Après importation des mon fichier d’adresses, j’ai pu faire un envoi vers plus de quatre cents adresses en un seul envoi. BINGO !

Il me restera à trouver une solution pour rapatrier les photos stockées dans le Cloud Google ainsi qu’un remplacement du calendrier associé à un de mes comptes Gmail. L’appétit venant en mangeant, je trouverai bien une solution.

Salut les GAFA, je me suis libéré de votre Opium du peuple. Et vous dans tout ça ?

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Technologie

3 novembre 2019

Les créationnistes n’ont pas forcément tort. La preuve.Et c’est bien la preuve qu’Israël est un pays pour lequel l’informatique n’a pas ou peu de secrets.

Vacances d’automne en Floride

18 octobre

Ne vous méprenez pas, ce sera un plaisir de les accueillir tous.Retrouver une certaine tranquillité ensuite en sera un aussi.

19 octobre

Carole et ses deux aînés débarquent en Floride pour un break mérité.
La dernière née est restée en France pour cause d’otite, elle nous rejoindra, avec son père qui prend en charge la convalescence, dans quelques jours.En attendant, les kids découvrent les joies de la piscine.

20 octobre

Les anciens ne savent pas remplir un frigo. Première tâche du matin, une fois le petit déjeuner terminé, Carole et les kids lancent un Raid chez Publics, le supermarché du coin.
On a beau être en Amérique, ce premier Raid sera exécuté à pied.Ce retour via le pont ne sera pas la Berezina.Le pont est presque franchi. On voit bien comment les charges sont partagées :
Carole porte, Léontine pousse caddie, la Crevette profite.Un dernier effort est fourni par l’ascenseur.
Monter les 30 étages par l’escalier, faut pas pousser.Reste à ranger le butin des rapines dûment payées à la caisse du supermarché.

23 octobre Salut les Aligators

Un quasi rituel, un Air Boat Ride en famille. Huit places s’il vous plaît.En attendant l’embarquement.Chacun se prépare, en particulier en bouchant les oreilles.Certains friment et se vantent de tout connaître.

Nous ne serons pas venu pour rien, la vedette vient faire son numéro.

24 octobre

En de jeudi, les filles et les garçons se sont séparés. Les mecs ont consacré la matinée aux avions modèles réduits.Arrivés au Marham park sous un soleil torride et un vent plutôt fort. Pas très favorable aux modèles réduits.Toutefois, de courageux modélistes ont fait voler leurs machines. Et comme les modélistes sont des personnes conviviales, nous avons fait un brin de causette.

Après avoir retrouvé les filles pour déjeuner d’un hamburger, nous les gnomes nous sommes partis nous rassasier de belles mécaniques.

La Crevette devant une ….? Ben oui c’est évident, une Packard.Et pas que la Crevette. Nathan se régale aussi.Conversion de Lucien. Il préfère les anciennes aux nouvelles caisses sans aucun intérêt.Se découvrirait-il aussi une vocation de pompier.A moins que ce soit une vocation de chauffeur de limousine présidentielle.
Ici la Packard du présiedent Kevin Coolidge.A moins que ce soit une vocation rurale avec un Station Wagon (Break en français) Woodie.

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Superstition-Immobilier-Construction

15 octobre 2019

La photo suivante prise dans un ascenseur fait disparaître un étage.
Veuillez noter l’affreuse disparition du 13ième étage.

Force est de constater que lors de la construction, celui-ci est bien présent dans l’immeuble en cours de construction en face de mon balcon.La disparition du treizième étage lors de la commercialisation de cet immeuble est-elle un effet pervers d’une société qui place les croyances au dessus de la rationalité ?

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Pinocchio et ses slogans

5 octobre 2019

Pinocchio utilisait le slogan de campagne suivant :
“Je vais construire le mur et le Mexique le paiera”.
Mes amis de Seattle m’ont fait parvenir ce slogan revisité.“Je construirais un superbe parc pour Chiens et les chats le financeront”
Merci Uschi pour cet envoi.

Et vous retrouverez la compilation des caricatures et dessins en cliquant ici.

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King Tides / Grandes marées

1 octobre 2019 milieu de journée

Fort Lauderdale est construit au niveau de la mer et donc sensible aux grandes marées.
Avec la montée des océans, les inondations deviennent plus fréquentes.Habituellement le niveau moyen de l’eau est un mètre plus bas.Jusqu’à présent la rouille n’était pas un souci majeur pour les autos de Floride.
A mon avis, ce n’est plus le cas.Même les camions se mettent à surfer.

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President Chirac and the USA

On September 26, 2019 Jacques Chirac died. True, he had already left us for some time. The disappearance of a French president, even if France is no longer the leader of the world, remains an important event. If this is true in France, but what about abroad? In the US, without making headline of the news and news channels, the disappearance of Jacques Chirac minimaly deserved an insert, an obituary, a eulogy. In fact the silence on this subject was deafening. Nothing. There was a time when such a disappearance would not remain unnoticed. Remember that during the Mass celebrated at Notre Dame de Paris to honor General de Gaulle, President Nixon had attended the ceremony. He had also traveled for the tribute to Georges Pompidou. The presence of the highest authorities of a country during such events demonstrate the quality of relations between two nations. The friendship between the French and American peoples can not be decreed, it is obvious. In spite of useless photo-ops, this two-hundred-year-old friendship seems, at least for the last three years, to be nothing more than a mere facade. At best we went into a parenthesis.

To Chirac’s tribute, the US government will be represented at the lowest possible level, probably the ambassador. It is necessary to look for the reasons for these absences, ie the lack of media coverage and the absence of protocol.

As for the silence of the media, the explanation is simple: an earthquake disrupts the usual logic of these tributes. After three years of outrages, provocations, lies, on September 24, 2019, the US president finally becomes the subject of an investigation launched by the House, a trial that should lead to a “Impeachement”. For three years, the proven level of his outrages, provocations and lies did not allow him to be charged with a good probability of being convicted. A whistle-blower has triggered a false step probably fatal for the current host of the White House: in order to prove no wrong doing, he has made public the transcript of a conversation with the President of Ukraine. This conversation with the democratically and newly elected president should have remained within the formal congratulations format. The transcript of this conversation shows unambiguously that the current US President has blackmailed the President of Ukraine to obtain information about the family of one of his possible contenders in the US presidential election of 2020. Whether in France or the US, involving a foreign country in a national election is a crime that puts that country at risk. In France it would be the High Court, in the USA it’s the Impeachement procedure. And the revelation of this crime occupies, saturates the American media space which sees in the probable fall of this President a revenge to the humiliations undergone, insults shouted since the beginning of the mandate by the present host of the White House.

If in France the disappearance of the former president occupies an important and justified place in the media, newspapers and other information channels. Here in the USA, it has not been mentioned by news channels, channels too busy decorticating, dissecting, analyzing the elements of the coming fall.

Another reason contributes to this silence. Following the attacks of September 11, 2001, France sided with the US and NATO nations to intervene in Afghanistan. Mutual defense agreements triggered a natural French participation in this intervention. The US then tried to involve the Allies in a war against Iraq to get rid of Sadam Hussein. The US government at the time claimed that Iraq had accumulated Weapons of Mass Destruction. This State lie about the WMD, a lie built up from scratch, was denounced by Jacques Chirac. This denunciation was received in the USA as a betrayal. Dominique de Villepin, Foreign Minister of Jacques Chirac, delivered at the United Nations a speech showing both the State lie of the US administration about the WMD and the unmanageable consequences of such intervention. Almost fifteen years later, this speech remains fair and visionary. The US has engaged the world in a mob like war whose real purpose was to appropriate the Iraqi oil wealth. This war in Iraq has given birth to a war of religion that is destroying the stability of the region and has collateral dammages all around the world. The US has probably not forgotten this lesson in international politics and, by their absence, the US administration underlines the correctness of the positions taken by Jacques Chirac.

If stupidity is rancorous, History remains in the long run final judge that shows the consequences of wrong decisions. When it comes to the second war in Iraq, Jacques Chirac was right. The populist, demagogic, lying speeches of Presidents 43 and 45 show their limits. Jacques Chirac denounced corrupt decisions. By not honoring his memory, your current administration shows, once again its limits.

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Chirac sa disparition et l’Amérique

Le 26 septembre 2019 Jacques Chirac s’est éteint. Objectivement, il nous avait déjà quitté depuis un certain temps. La disparition d’un président français, même si la France n’est plus le leader du monde, reste un événement important. C’est vrai vu depuis la France, mais qu’en est-il à l’étranger. Aux USA, sans faire la une des journaux télévisés et des chaînes d’information en continu, la disparition de Jacques Chirac aurait mérité un insert, un encart nécrologique, un éloge funèbre. En fait le silence sur ce sujet fut assourdissant. Rien. Il fut un temps où une telle disparition ne restait pas sans réactions. Rappelons que lors de de la messe célébrée à Notre dame de Paris pour honorer le général de Gaulle, le président Nixon s’était déplacé. Il s’était aussi déplacé pour l’hommage à Georges Pompidou. La présence des plus hautes autorités d’un pays lors de tels événements permet de mesurer la qualité des relations entre deux nations. L’amitié entre les peuples français et américains ne se décrète pas, elle se constate. Malgré les apparences, cette amitié deux fois centenaire, semble depuis trois années ne plus être qu’une simple façade. Au mieux nous sommes entrés dans une parenthèse.

Aujourd’hui, sauf revirement, le gouvernement US sera représenté au plus bas niveau possible, probablement l’ambassadeur. Il convient de rechercher la raison de ces absences, l’absence de couverture médiatique et l’absence protocolaire.

En ce qui concerne le silence des médias, l’explication est simple : un séisme perturbe la logique habituelle de ces hommages. Après trois années de frasques, provocations, mensonges, le 24 septembre 2019, le président des USA devient enfin l’objet d’une enquête lancée par la chambre en vue d’un procès qui devrait le conduire à un « Impeachement ». Depuis trois années, le niveau prouvé de ses frasques, provocations et mensonges ne permettait pas de l’inculper avec de bonnes chances de le condamner. Un lanceur d’alertes aura provoqué un faux pas probablement fatal pour l’actuel hôte de la Maison Blanche : afin de se disculper celui-ci aura rendu public la transcription d’une conversation avec le président d’Ukraine. Cette conversation avec le président démocratiquement et nouvellement élu aurait dû rester dans les félicitations protocolaires. La transcription de cette conversation montre sans aucune ambiguïté que l’actuel président des USA a exercé un chantage envers le président d’Ukraine afin d’obtenir des informations sur la famille d’un de ses possibles concurrent à l’élection présidentielle US de 2020. Que ce soit en France ou aux USA, impliquer un pays étranger dans une élection nationale est un crime qui met ce pays en danger. En France ce serait la Haute Cour, aux USA c’est la procédure d’Impeachement. Et la révélation de ce crime occupe, sature l’espace médiatique américain qui voit dans cette chute probable une revanche aux humiliations subies, aux insultes proférées depuis le début du mandat par l’actuel hôte de la Maison Blanche.

Si en France la disparition de l’ancien président occupe une place importante et justifiée dans les médias, journaux et autres canaux d’information, ici aux USA, celle-ci n’a pas été mentionnée par les chaînes d’info, chaînes trop occupées à décortiquer, disséquer, analyser avec délectation les éléments de la chute à venir.

Une autre raison participe à ce silence. Suite aux attentats du 11 septembre 2000, la France s’est rangée aux côtés des USA et des nations de l’OTAN pour intervenir en Afghanistan. Les accords de défense mutuels ont enclenché la participation française à cette intervention. Les USA ont ensuite tenté d’impliquer les alliés dans une guerre en Irak pour se débarrasser de Sadam Hussein. Le gouvernement américain de l’époque prétendait que celui-ci avait accumulé des armes de destruction massive. Ce mensonge d’état, mensonge monté de toutes pièces, a été dénoncé par Jacques Chirac. Cette dénonciation fut reçue aux USA comme une trahison. Dominique de Villepin, ministre des affaires étrangères de Jacques Chirac, aura prononcé aux Nations Unies, un discours montrant à la fois le mensonge d’état de l’administration américaine à propos des armes de destruction massive ainsi que les conséquences ingérables d’une telle intervention. Près de quinze années plus tard, ce discours reste juste et visionnaire. Les US ont engagé le monde dans une guerre mafieuse dont la vocation réelle était de s’approprier les richesses pétrolières irakiennes. Cette guerre d’Irak aura donné naissance à une guerre de religion qui pourrit la stabilité de la région et plus largement celle du monde. Les US n’ont probablement pas oublié cette leçon de politique internationale et, par leur absence, soulignent la justesse des positions prises alors par Jacques Chirac.

Si la bêtise est rancunière, l’histoire reste à la longue intraitable avec la distorsion de la réalité. Jacques Chirac avait raison. Le discours populiste, démagogue, mensonger de l’administration US actuelle, face à la disparition de Jacques Chirac montre, pour peu de temps encore, ses limites.

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