Corvettes : le Paradis annoncé
Dans ma feuille de choux, tendance bagnole, je lis qu’il se tiendra, ce samedi à Stuart, un raout Corvette chez le concessionnaire local. Café, Country et BBQ annoncés. Le panard !
Auto affûtée, accus des appareils photo chargés, GPS réglé, j’arrive à l’ouverture, dix plombes du mat’, c’est pas the Sea to Drink ! L’enseigne est là Bingo, YAPLUKA prendre son pied et quelques photos.So far so good, le lieu de la réunion est bien là, mais pas un chat sur le parking.Déception, dans le hall d’expo quelques caisses à vendre, pas de café d’accueil. Serais-je arrivé trop tôt.Je m’approche d’une des caisses à vendre, ils en demandent 54k$, ils rêvent la gueule ouverte. Face à ma trogne renfrognée, 1:30 de route pour rien, je deviens un rien grognon, le Dab de l’estancot me demande s’il peut m’aider.
Sans lui dérouler tout mon pedigree et le motif de ma venue, il comprend le quiproquo. Entre la publication de l’annonce et aujourd’hui, la concession a été vendue, ils changent leur fusil d’épaule et s’orientent vers la vente de tout venant. BEURK ! Toutefois, il se ratrappe aux branches, il lui reste à fourguer un truc dans l’atelier et il m’y accompagne.De Zeus, une C1, pas en état concours, mais pas honteuse.Pour ses presque soixante balais, pas mal. Par acquit de conscience, dans le cas improbable où Jean-Luc voudrait rétrograder et passer de la C2 à la C1, je fais le tour et jette un oeil sous le capot.Aller, avec moi, vous pouvez pleurer : la Honte, un minable six cylindres en ligne. Pas de quoi casser trois pattes à un canard. La journée semble vraiment mal engagée.Mal emmanchée pour mal emmanchée, je me rabats sur le vendeur de mobylettes juste à côté. Il monte une animation pour piquer le blé des Hell’s Angels à pied.Les mobylettes, sans grand intérêt, sont alignées pour attirer le chaland. Rien que du produit neuf que tout pégreleux au carnet de chèques approvisionné peut se payer pour tenter de frimer auprès de méménène. En parlant de Madame, V’la ty pas qu’y vendent un truc misogyne. Pour la balade, la surface allouée au postérieur d’icelle est réduite à la portion congrue. Merci Monsieur Harley, merci Monsieur Davidson, je commence à comprendre pourquoi certaines préfèrent le tricot. Si chez Corvetteland j’étais grognon, là je suis simplement furax. Alors je me rabats sur les animations.Pour faire exotique, on place un accent sur Crème : l’inculture fait que l’on se goure, un accent aigu, c’est pas bien grave.
Le plus comique est sous la fenêtre :
“GUILT-LESS Indulgence” pour lequel je tente une traduction :
Empiffrez vous sans culpabilité.
Avec son Bathyscaphe Picard avait touché le fond de la fosse des Mariannes. Si je peux me permettre, ici c’est le sommet du mauvais goût qui est atteint et ce sommet est encore plus profond que la fosse des Mariannes.
Je me préparais à reprendre la route en sens inverse quand je me fais alpaguer par la tenancière d’un stand qui s’enquiquine et me tient la bavette. Je ne sais pourquoi, plutôt que de l’envoyer promener, je renvoie l’ascenseur et, voyant ma mine déconfite qui ne relevait pas un rôle de composition, elle m’informe qu’un raout digne de ce nom se tient à quelques encâblures de là. Journée perdue pour journée perdue, je me raccroche aux branches et reprends la route.
Show aérien à Stuart / Floride
A tout Seigneur, tout Honneur. Saviez-vous que l’ami Dan (Martin de son nom de famille) était une notoriété dans le coin : une ville est nommée en son honneur. Dans son immense modestie, il nous l’avait caché. Dan est un taquin, il est pardonné, excès de modestie ne nuit jamais, surtout de jour.
Et oui, nul n’est à l’abri d’un coup de chance, j’en ai un peu. Sur la plateforme de Stuart-Martin, mes respects Sieur Dan, se tient, sur deux jours, un show aérien à l’américaine.Je te l’avais bien dit qu’il éructa le chat Bébert que les amerloques y savent organiser, eux, ce genre de raout. Sur le chemin parfaitement balisé, le parking ne risquait ni l’indigestion, ni la constipation, lui. Pas une caisse le long des trottoirs, un service d’ordre te canalise les péquins en quête d’émotion pour s’envoyer en l’air, et que ça ne moufte pas. A un cheval près on se croirait non pas dans le sud mais chez les Ch’tits.
Si en 40 c’était pas les casques à pointe qui nous avaient collé la pâtée et que les zamerloks y s’y étaient mis, tiens, j’te parie qu’on aurait des MacDo à tous les coins de rue et ce en lieu et place des Kebabs du Bosphore. Faut choisir son néfaste food.
Parce qu’en matière d’organisation et d’invasion, les Quinquins, c’est pas des minables. Y ont un savoir faire, y feraient p’tete ben de le faire-savoir.En parlant de savoir-faire, voila l’exemple à suivre. C’est l’histoire d’un mec en jupon qui se fait des couilles en OR. Elle vend des parasols et des chaises pliantes. C’est t’y pas une bonne idée, ça ?D’accord, côté restauration, Maxim’s, Troigros ou les Bouchons lyonnais, c’est quand même mieux. Mais pour nourrir les cinquante mille ventres à pattes, il y avait plus d’échoppes qu’un pasteur, un imam, un rabbin ou un curé, pourraient en bénir.
La preuve, à midi trente, en moins de deux minutes, je me suis fais livrer un Cheese Burger pour US$6, disons 5€. Pas à graver dans le Michelin, mais livré en deux minutes et mangeable. Certains pourraient prendre des leçons, pas vrai ? Enfin je dis ça, mais je ferais mieux de fermer ma gueule, j’en connais qui pourraient prendre la mouche.A ceux qui cherchaient de l’ombre pour poser leurs fauteuils pliables, achetés sur place ou apportés, car ils sont prévoyants les américains, l’Armée US avait fourni ailes et fuselages des Gros Porteurs.
Et si on parlait un peu avion, certains commencent à s’impatienter. Commençons par le statique.Le jour où le 7 en étoile de l’ami Dan fait part de ses faiblesses, j’ai découvert un petit producteur de 9 en étoile, mais pas que, il fait aussi dans le turboprop ou réacteur.
Son nom : Pratt & Whitney. Il dispose d’une usine en Floride.
Après le statique, passons maintenant au dynamique.Qui dit Show Aérien dit machins en vol. Donc pour débuter, un ballet de parachutistes emballés dans la spirale des largueurs (largueurs, pas largeurs faut pas se prendre les pieds dans la longueur) en descente.
Pour les érudits, un coup d’oeil sur le plafond du Rockfeller Center à NY.Un Show sans Dakota n’en est pas un. Ici un largage sur Sainte Mère l’Eglise. Faut bien rappeler aux français qui a débarqué le 6 juin 1944 pour une Libération après quatre années de radotage, meurtres, mensonges et rutabaga. Remettre dans l’ordre les emmerdes vécus selon les priorités de chacun.Accro encore, fumée toujours. J’ai pas encore bu mais c’est du Mélanie x 4.Les mêmes au sol.Un F18 qui fera plus tard un solo, un peu comme le Rafale. Mais ici, comme l’air est un peu plus humide (un peu, faut rester modeste, dehors, rien qu’à respirer tu transpires déjà) lors de ses ressources, les extrados seront noyés par la condensation. Impressionnant mais pas facile à photographier.Un truc rigolo avec son 5 en étoile. Avec son capot caréné, il me fait penser au Deperdussin qui est le premier avion a avoir franchi les 200 km/m.Et enfin pour terminer, nos Rois de l’organisation proposaient des vols en Huey, vous savez cette mule qui a connu son heure de gloire au Vietnam. Pour ne pas faire attendre et tondre efficacement le doryphore, ils en avaient mis trois en rotation. Efficacité quand tu nous tiens.
Et le show se déroule sur deux jours. Nous ne sommes que samedi 4 novembre 2017, dimanche ce doit être un feu d’artifice, mais je ne serais pas là pour vous le raconter.