31 juillet 2025
Dès lors que l’on parle de luxe, des images immédiates remontent, Rolls, Dior, Monaco, Diamants, Rolex, Caviar, iPhone, TV géante dernier cri… Ces images nous sont imposées par la pression sociale, les campagnes de publicité, les réseaux sociaux. L’été, ne pas passer ses vacances sur la Riviera, l’Hiver, ne pas skier dans une neige poudreuse immaculée, sont la preuve immédiate que notre vie est ratée. Au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale, aveuglés dans la compétition Est-Ouest, le bonheur se mesurait dans la capacité individuelle de consommer.
Mais le bonheur se mesure-t-il par le nombre de frigos dans ma maison ?
As soon as we talk about luxury, immediate images come up, Rolls, Dior, Monaco, Diamonds, Rolex, Caviar, iPhone, latest giant TV… These images are imposed on us by social pressure, advertising campaigns, social networks. In the Summer, not spending one’s recess on the Riviera, in Winter, not skiing in pristine powder snow, are immediate proof that anyone’s life is a failure. At the end of the Second World War, blinded in the East-West competition, happiness was measured in the individual’s ability to consume.
But is one’s success measured by the number of Fridges in a household?
Si dans ma vie, pendant longtemps, j’ai accepté ces dictats, aujourd’hui, je ne mesure plus le luxe ou le bonheur par l’accumulation de choses, mais plutôt par la liberté et l’absence de nuisances.
If in my life, for a long time, I accepted these dictates, today I no longer measure luxury or happiness by accumulation of things, but rather by enjoying a true liberty and the absence of nuisances.
Dans son livre « De la Liberté », Tim Snyder pointe trois piliers fondamentaux : l’autonomie corporelle, un nourrisson n’est pas autonome, l’imprévisibilité des prises de décisions, dans une dictature chacun agit en suivant des normes imposées d’en haut, la liberté de se déplacer. A ces trois piliers primordiaux, Tim Snyder ajoute deux piliers complémentaires, un accès universel à la santé, une éducation gratuite, bienvenue en Europe.
In his book « On Freedom », Tim Snyder points out three fundamental pillars: bodily autonomy, an infant is not autonomous, the unpredictability of decision-making, in a dictatorship everyone acts according to standards imposed from above and of course the freedom to travel. To these three essential pillars, Tim Snyder adds two complementary pillars: universal access to health care and free education, welcome in Europe.
Une fois les cinq piliers réunis, le Luxe n’est plus très loin. Mais alors, si c’est le cas, où se trouve-t-il ce luxe ?
Nous percevons le monde à travers nos cinq sens, le toucher, la vue, le goût, l’odorat et l’audition. A tout moment, nous pouvons ignorer les trois premiers. Le toucher en nous éloignant de la nuisance, la vue en fermant les yeux, le goût en ne mangeant pas l’aliment proposé.
Mais en aucun cas, nous ne pouvons nous isoler du bruit et des odeurs.
Donc, un conseil gratuit aux restaurateurs et autres tenanciers de lieux public : cessez de nous assommer avec vos choix incultes de soi-disant musique. Si vous pensez valoriser votre lieu d’activité en passant à haut niveau sonore du rap ou de la musique d’ascenseur, vous faites fausse route. Le luxe, c’est de pouvoir chuchoter et se faire entendre.
Alors, cessez d’envahir mes oreilles.
Once the five pillars are brought together, luxury is no longer very far away. But then, if that’s the case, where is this luxury found?
We perceive the world through our five senses, touch, sight, taste, smell and hearing. At any time, we can ignore the first three. The touch by moving away from the nuisance, the view by closing your eyes, the taste by not eating the proposed food.
But in no case can we isolate ourselves from the noise and smells.
So, a free advice to restaurateurs and other public places tenants: stop knocking us out with your uncultured choices of so-called music. If you think to enhance your place of activity by going to high sound level of rap or elevator music, you are on the wrong track. Luxury is being able to whisper and be heard.
So, stop invading my ears.
Les grecs anciens utilisaient un mot pour désigner un état apaisé, le bonheur, non pas par une accumulation compulsive, mais par une absence de trouble, l’ataraxie.
Même si je ne suis pas grec,
aujourd’hui,
je m’approche du vrai luxe,
de l’ataraxie,
lorsque les deux sens sur lesquels
je n’ai aucun contrôle,
l’ouïe et l’odorat,
ne sont sollicités à l’insu de mon plein gré.
The ancient Greeks used a word to designate a peaceful state, happiness, not through a compulsive accumulation, but through an absence of disorder, ataraxia.
Even though I am not Greek,
today,
I approach true luxury,
ataraxia,
when the two senses over which
I have no control,
hearing and smell,
are not assaulted
without my knowledge and free will.
En lisant Jean-Louis, j’ai l’impression de retrouver Marc -Aurele au XXIeme siècle. Quel plaisir de lire des propos si sages et sensés…
Un grand merci pour ce partage.
Phil,
pourtant, je dois confesser qu’une de mes passions fut à la fois bruyante et odoriférante. Cette passion, nous l’avons partagée avant que, lassé par tant de plaisir, je l’abandonne. Ce partage, ce fut l’avion. L’avion reste la preuve de mes contradictions, bruit et odeurs envahissantes. Le silence, vrai, mais juste avant la mise en route du moteur. L’absence d’odeurs, faux, le parfum de l’essence 98 sans plomb, lors des pleins, portait la promesse du survol de paysages interdits aux rampants et d’agapes dans des restaurants d’aérodromes choisis, le Planeur de Barcelonnette, le Looping de Candillargues ou celui de Mende. Alors sage, probablement dans les mots, parfois dans les actions, mais avec quelques exceptions choisies.