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Déjeuner en ville chez Gary

En chemin dans un cabriolet

Si en Floride j’utilise une berline, Susan possède un cabriolet teuton.

C’est dans cet attelage, qu’en ce dimanche de mi-mars, nous nous rendons chez Gary pour un Brunch de bon aloi.

Arrivés à destination

Gary est un fin cuistot, il nous régale d’un Mimosa en apéritif et d’une omelette à rassasier un régiment. De mon côté, en fait de fleurs, j’ai apporté un Pauillac et un Pouilly Fumé. Comme nous sommes raisonnables seul le Bordeaux aura été ouvert, boire ou conduire il faut choisir, c’est un peu comme ici en France, un verre ça va, trois verres bonjour les dégâts.

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Saint Patrick’s Day

Contrairement à ce qu’affirme Bénito Pinocchio Trump, l’immigration a structuré l’Amérique. Des bannis d’Angleterre, aux allemands miséreux, aux juifs chassés par les Pogroms, aux italiens, polonais et irlandais chassés par la misère, les dictatures, les famines, l’Amérique s’est constituée non comme un Melting Pot, un creuset où tout est mélangé, mais comme un Salad Bowl, un bol de salade dans lequel on trouve de tout mais où chaque élément garde son identité tout en s’enrichissant de la culture de l’autre.

C’est dans ce Salad Bowl que se déroule une fois par an la Saint Patrick, la fête des irlandais.Le trèfle à trois ou quatre feuilles, vert, vert, vert est le symbole de la journée. C’est tout juste si la bière qui, plus que les autre jours coule à flot, n’est pas colorée par un jet de menthe.Ce jour là chacun défile et présente son irlanditude, du plus authentique au plus dévoyé, de l’école de danse en ligne, l’irlandaise pas la texane, au candidat à un office électif.Pour l’école de danse voir l’image un cran plus haut.
Pour le candidat, la Rolls Corniche.
Pas certain que ce type de programme me fasse voter pour lui.Quand on ne sait pas comment relier un centre d’imagerie médicale à la fête de l’Irlande, on déguise un Quad en vert.Les écoles des quartiers noirs ne sont pas en reste pour promouvoir leurs écoles, au moins avec elles, il n’y a pas d’arrières-pensées mercantiles.Ici un sourire, une parodie. Mais quelle était la marque de l’automobile des Ghosts Busters.Et une fois le défilé terminé chacun se retrouve dans un espace ouvert, sur une pelouse, normal la pelouse est normalement verte. Chacun s’y retrouve pour faire bombance. Et pour une fois, la Floride ne sera pas en reste, en ce 10 mars 2018 il fait humide, la pluie menace, il fait frais, moins de 22°, mais non pas -22°, +22°, mais pour la Floride, ce type de température relève de la vague de froid.

Et de dire que je suis venu ici pour réchauffer mes vieux os.

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Un soir à Fort Lauderdale

Si dans son immense majorité l’habitat Nord Américain est horizontal, dans certains cas, il est aussi vertical. C’est le cas des quartiers désirables, comme cet immeuble, où depuis le 33ième et dernier étage la vue est imprenable.Les bords de rivières et canaux sont fort prisés, la preuve, le chantier juste en bas de la photo prépare la montée d’une tour d’une petite quarantaine d’étages.Pour cet immeuble, placé en bord de rivière, la montée d’une tour, au moins sur cette rive ne fermera que partiellement la vue. Et puis, après m’être régalé du panorama, je suis rentré à la maison.Sur le chemin, un de ces petits convois ferroviaires, convois dont l’Amérique a le secret, m’a bloqué et permis de compter les wagons. Arrivé à 100, mon compteur s’est bloqué, probablement un overflow, dépassement de capacité en français. L’éponge entre les oreilles entre en période d’obsolescence programmée.

Corruption ?

Mon hôte pour cette soirée m’a affirmé que, dans un passé récent, les plans locaux d’urbanismes imposaient une hauteur maximale à une dizaine d’étages. Soudain, les prix explosant, les limitations de hauteur ont été abolies.

Il y aurait-il eu un Lobbying efficace ?

Il est vrai que les campagnes électorales sont si dispendieuses qu’un petit coup de main pour financer la campagne et arriver en tête n’est pas à négliger. Mais comme ces coups de mains sont rarement sans aucune arrière pensée ni contre-partie…

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Play it again Mende

En ce Dimanche, il fait froid et le pire est à venir. Alors quoi de mieux qu’un déjeuner à Mende dans un de mes restaurants préférés.

Voyage aller sans photos, en revanche, pour le retour, j’ai monté l’appareil photo sous l’aile. Au sol, il fait froid, -2°. Un excellent test de la qualité de baroudeur de l’appareil, en vol la température externe tombera à -6° Les abords des Monts Lozère sont bien enneigés, heureusement que la cabine de l’avion est bien chauffée malgré quelques courants d’air plutôt glacials.

Plus on approche du Rhône, plus la neige se retire. A quelques encablures d’Aubenas, il ne reste plus rien. Reste à se poser, un petit vent irrégulier et turbulent de travers. Pour le réussir, il faudra souffler les ailes pour trouver les bonnes attitudes.  Piste bien alignée. Poser  un peu acrobatique mais sans taper ni rebondir.Arrivée au club, quelques avions dehors. Il aurait été fâcheux de ne pas profiter d’une fenêtre de quasi calme.

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Terroriste et Salomé

Terroriste, la maman, et Salomé, sa fille, squattent désormais la chambre de Saba.Vous noterez que si la maman propose une symétrie paire pour son pelage, sa fille, Salomé, offre elle une symétrie impaire.

Toutefois, ni l’une ni l’autre n’acceptent les caresses. Fâcheux !

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Un Dimanche Bagnoles

Pour occuper mon dimanche, j’avais repéré un Concours d’Elegance pas trop loin de ma résidence. Un droit d’entrée de 20$. N’ayant jamais tenté ce genre de réunion, pour me remonter le moral du bide de la veille, j’ai plongé.Quelque part au Nord de West Palm Beach se tient ce concours. Avec mon paquebot germain je me pose à côté d’une Corvette modifiée Dragster et pars faire un tour des concurrents. Je ne vous détaillerai pas toutes les auto exposées, j’en ai choisi quelques unes. Arbitraire, je sais, tout serait indigeste.Melvyn propose au regard une Cadillac 1941 qui gagnera le premier prix de sa catégorie. Et parmi les voitures de sa collection, il possède une 2CV Charleston noire et jaune qui nomme affectueusement son Abeille. Un homme de goût.L’intérieur est à l’image du reste irréprochable. Plus de 300k$ ont été dépensés (investis ?) dans l’opération. De l’amour ou de l’inconscience, probablement les deux à la fois.Une fausse ancienne, freins à disque, moteur récent, un truc très mode ici.Un truc politiquement incorrect une Golf Diesel. Incorrect quand on sait qu’ici le diesel est plus chez que l’essence. Mais pourquoi avoir nommé cette auto Golf ?Pour faire dans l’humour, enfin je le crois, le proprio a pondu cette affiche en Volapük. Traduction en Espéranto souhaitée.Un autre souvenir des années 70, une Pacer en parfait état Sa surface vitrée et ses formes rondes lui ont valu surnom de « the Fish Bowl », l’aquarium.Si certaines sont scrupuleusement maintenues sans modifications, ici le grand jeu est de remplacer tout ce qui peut l’être. Voici une C1 qui n’en est plus une.Si la modification est très tendance, l’autre grand jeu est la « Replica », c’est à dire une auto qui imite l’originale. Ici une légendaire Cobra replica. L’originale est due à un sorcier, non pas Amédée Gordini mais Caroll Shelby. Les autos qui peuvent prouver leur lignage avec ce dernier sont des investissements. Une réplica reste une Shelby de pôvre !Ici une Mustang Shelby dont l’origine est certifiée par une plaque apposée à l’arrière.Voila pour le titre d’authenticité. Mais attention, pour garder leur valeur, ces autos doivent être originales, sans modification.Absence de modification dont ne peut se prévaloir cette Mercury.Et pour faire sourire mon petit-fils Lucien, une auto un peu folle.

Une belle journée passée sous la menace d’orages qui n’ont fait que menacer, je suis rentré à la maison un peu déçu de n’avoir pas reçu la coupe. Et oui, je ne suis pas comme Pierre de Coubertin, l’important, c’est de gagner, surtout si on est le seul participant dans sa catégorie.

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Samedi : Coup Double

Un troisième vol

Samedi dernier, à Martin, lors du show aérien, j’avais croisé un anglais, mais oui, ils sont partout, qui présentait un drôle d’avion. Nous avions pris date pour un vol ensemble, le samedi suivant, vers 10:00 du matin.Pompano Airfield, j’y avais déjà volé en Cesna cet hiver dans le cadre d’une école de pilotage. En ce qui concerne Dean, mon hôte pour ce vol, je ne me suis pas vraiment préoccupé de son statut, pilote privé ou instructeur… j’avais juste envie de voler dans son étrange machine.

Tiens donc, un hangar prive, juste pour lui. Une question me démangeait, son loyer. Fastoche, il suffit de lui poser la question. La réponse m’a cloué au sol : 800$/mois. Je comprends qu’il ait un urgent besoin de faire voler sa machine avec des clients payants :
toutefois 100$ pour 35 minutes de vol, 55 minutes bloc à bloc, le tarif reste acceptable.Tableau de bord lisible, pas de gros problèmes pour me familiariser avec le jouet. je serai chargé de régler Transpondeur et radio, gérer magnétos et pompe à carburant, ces instruments n’étant pas doublés en place arrière. Comme la vue est incomparablement plus jouissive à l’avant qu’en place arrière, j’en accepte la charge.Dean prend place derrière, je m’installe devant pour quasiment une heure de bonheur.Pré-vol, check-list, roulage, alignement face à l’Est, décollage par un vent légèrement de travers, je laisse les commandes à Dean.Montée initiale pour du rase motte à 500 pieds sur le trait de côte. Avec l’Intercoastal Water Way sur la gauche, le trait de côte sous les fesses, j’ai beau connaître, le plaisir reste identique.Route à l’Ouest pour un retour par les terres. Dean reprend les commandes, j’en profite pour me régaler de la vue.Pour ceux qui aiment le golf, il y a le choix.Retour pour un poser face à l’Est. Un superbe vol qui donne envie de recommencer.

Bilan du vol.

  • Les commandes rigides sur cette aile haute ne m’ont pas dépaysé, c’est comme sur mon CTLS, précis, léger, réactif.
  • En revanche la radio, ce n’est pas la faute de l’avion, était quasiment inaudible : comprendre les demandes de fréquence radio et codes transpondeurs aura relevé de la torture acoustique. Lorsque je m’en suis plaint à l’arrivée, Dean a compris le problème et l’a réglé. Faudrait que je remette ça, toutefois j’en doute.
  • Si voler ici est fort sympa, les paysages de notre région sont incomparablement plus variés.

Avion rangé à 11:15, j’ai salué et remercié Dean et suis parti vers une concentration d’autos repérée dans un journal idoine.

Petite réunion chez Lamborghini

Le journal annonçait que toutes les anciennes autos étaient bienvenues. Mon auto de 1989 devait manquer de zeste, je me suis fait refouler et j’ai dû trouver une place parmi le tout venant.

C’est donc à pied que j’ai traversé la concession Porsche pour rejoindre la concentration hébergée sur le parking du concessionnaire Lamborghini.

Vielles autos qu’ils annonçaient. En fait c’était majoritairement Ferrari, Porsches, R8 Audi, Corvettes, toutes plus récentes les unes que les autres. Ils venaient ici pour mesurer leurs quéquettes.

J’ai toutefois été pris à contre-pied par une rareté, je n’en avais jamais vu ici.Et oui, une 4L Safari. Voyant ma surprise et mon oeil gourmant, le proprio, du haut de son accent espagnol, m’a pointé de la langue : « You must be French », ben oui, c’est vrai que je lui ai répondu dans la langue locale. Sur ce parking, cette 4L faisait tourner plus de têtes que toutes les caisses récentes présentes.

Une belle revanche en faveur de l’authenticité !

Il me restait à trouver une vraie Lamborghini.Ce n’est probablement pas la plus réussie cette Countach. La GT 350, l’Espada, la Miura le sont plus encore, mais bon, cette icone avait un petit parfum authentique.Dans l’atelier trônait une Toyota 2000GT, enfin un truc un peu ancien, enfin un truc qui n’était pas un contre-sens, enfin un représentant du milieu des années 60.

Après une demie heure passée dans ce lieu sans grand intérêt, je suis renté à la maison.

Le titre de la page affirmait Coup double ? J’en doute, le rédacteur doit avoir les chevilles enflées.

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Une Journée sans Avions

J’avais décidé de marcher le long de la plage à Hollywood (Floride, pas Californie). Et je suis tombé sur un fossile du siècle dernier, un taxiphone. Détruit, brûlé, cramé.

Il faut dire qu’ici, en Amérique, comme en France et partout ailleurs, le smartphone l’aura remplacé. Les téléphones portables envahissent notre vie, certains se les sont fait greffer et ne peuvent même plus s’en passer. En France, c’est 2 points de permis et je ne sais plus combien d’amende. Ici ils commencent à prendre conscience du fait que se servir de son téléphone au volant est assimilable à la conduite en état d’ébriété ou sous l’effet de stupéfiants. Ils avaient le DUI (Driving Under Influence), ils viennent d’inventer le E-DUI.

D’où le petit clip que chacun comprendra.

Donc balade sur la plage.Sur la plage une caravane AirStream, la référence en matière. Celle-ci est transformée en lieu de vente de HotDogs, Burgers et autres Milk Shakes. Le tenancier s’emmerde à cent sous de l’heure et pour passer le temps s’immerge dans une découverte du XXIième siècle.La réalité virtuelle. Son smart phone dans les mains, le casque sur les yeux, il est ailleurs. Coup de bol, je n’avais ni faim, ni soif, je ne l’ai donc pas forcé à revenir parmi nous. Faut pas réveiller les somnambules.

Cette partie de la Floride est réputée pour son architecture Art Deco, un exemple post-moderne.Il me reste à prouver que je suis bien allé à la plage, c’est fait. Constatons que la foule n’est pas envahissante, il est même possible d’y méditer.

Après un peu de marche, j’ai décidé de revenir aux fondamentaux, un vendeur d’automobiles sympa.

Dans un hangar où l’Américaine est reine, j’ai trouvé deux européennes, une 911 récente et un VW Combi de 1969.

Lequel des deux est le plus dispendieux. Je ne monterai pas un Quizz pour cela, je vous offre les deux affichettes. Les gens sont dingues. Cela dit, le Combi est là depuis près d’un an, soit il est trop cher, soit il est trop cher.

Et pour faire plaisir à deux amis qui se reconnaîtront un lot de Mustang de première génération suivi d’un lot de Corvettes de troisième génération (en espérant ne pas dire de bêtises).

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Planeur bis repetita

Homestead un dimanche après-midi

On ne change pas une équipe qui gagne. La semaine dernière j’avais débuté une carrière de pilote de planeur, je me sentais l’urgent besoin de vérifier que je n’avais pas rêvé cette initiation au vol à voile.Je suis retourné sur le terrain où les hangars ont la forme d’un cigare. Une idée à creuser pour les clubs qui ont des problèmes d’hébergement.

Steve, l’instructeur de l’école des Miami Gliders, me présente Bertrand, un CdB français sur 777 qui sévit chez A.A. (American Airlines) et adore les planeurs. Bertrand, strasbourgeois par ses parents, vit à Miami, il pose ses valises aéronautiques à Vinon pour le vol à voile. J’espère qu’il reprendra contact lors d’un prochain passage en région.Pour ce deuxième vol, Steve reprend sa place derrière moi et se charge du décollage, moi des photos. Au fait comment dit-on Pompes, Ascendances en US english. Fastoche Lift, comme Ascenseur. Steve me prévient que les Lifts sont faibles. J’opte néanmoins pour un lâcher à 2000 pieds, le minimum.Devant nous un front de Cummulus, je n’y connais pas grand chose, mais la pompe, j’y crois d’autant plus qu’en dessous les Aigles tournent gentiment sans battre des ailes.

1200 ft, le tracteur fait son boulot, pas de turbulences, je ne serre pas encore les fesses.Au fond le terrain, je ne le quitterai pas des yeux. Sous les nuages, sacré Lift, du 200ft/m, lâché à 2000, je me suis retrouvé à 3000 comme par miracle. Sans ma légendaire et immense modestie, je me prendrais pour une référence omnisciente en matière d’aérologie. En fait fastoche, si tu ne grimpes pas dans ces conditions, c’est que tu pilotes un tunnelier, pas un planeur.

Cela dit, ça pompe tellement que je me suis fait aspirer par le nuage, perdu le visuel avec le sol. Terrifiant. Steve reprend temporairement les commandes, mise à plat, sortie des spoilers, ces volets qui transforment un planeur en fer à repasser. En moins de dix secondes, le sol est à nouveau visible, je reprends les commandes et entre dans le circuit pour un poser. Remontée de la piste, branche de vent traversier, vent arrière, étape de base, finale courte, les aficionados comprendront. Je rends le manche pour le poser. 30 minutes de pur bonheur.Finalement, poser un planeur, c’est comme avec mon avionette sans permis avec une petite différence : pas de remise de gaz possible.

Une fois au sol je téléphone à Barbara qui passe ses vacances à Miami, une grosse envie de partager une Pizza. Raté, elle est de retour à Orange. Et bien tant pis, je me ferais une soirée télé.

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