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Back in USSR

1 Mars 2024

En 1968, dans la foulée des immenses mouvements de contestation et de l’invasion de la Tchécoslovaquie par les forces du pacte de Varsovie, le Beatles sortaient un album qui contenait une satire du mode de vie en URSS et le comparait, dans un rêve, avec celui des USA.

La bande ci-dessous, souvenirs, souvenirs.

Et pour les francophones, une page WEB qui raconte la Genèse de la chanson.

In 1968, in the wake of the huge protests and the invasion of Czechoslovakia by the forces of the Warsaw Pact, the Beatles released an album that contained a satire of the way of life in the USSR and compared it, in a dream, with that of the USA.

The tape below, memories, memories.

Avant la chute du mur de Berlin et la disparition de l’URSS et de sa bureaucratie, la xénophobie, la paranoïa, l’inefficacité institutionnelle du régime se mesurait dès le poser de l’avion à Cheremtievo, en particulier lors du contrôle des passeports.

En ce 29 février 2024, mon vol se pose à Miami avec 40 minutes d’avance à 18:15 et, Miracle, mon téléphone se connecte au réseau. Je sors de l’avion à 20 minutes plus tard et après un sprint de 10 minutes pour rejoindre les contrôles des passeports, je prends place dans la queue. Pour rejoindre Fort Lauderdale, deux solutions, soit Susan vient me récupérer à l’aéroport, soit je prends le train. Cette dernière solution est préférable, le trafic, à ces heures, rend les temps de transit peu prédictibles. Deux trains sont possibles, le premier à 19:50 le dernier à 21:50. Comme il me faut une quinzaine de minutes entre la récupération des bagages et le départ du train alors que j’intègre la queue vers 18:40, dispose d’une cinquantaine de minutes pour rejoindre le train. 

Before the fall of the Berlin Wall and the disappearance of the USSR and its bureaucracy, xenophobia, paranoia, the institutional ineffectiveness of the regime was measured from the landing of the plane in Cheremtievo, especially during passport control.

On February 29, 2024, my flight lands in Miami 40 minutes early at 18:15 and, Miracle, my phone connects to the network. I get out of the plane 20 minutes later and after a 10-minute sprint to reach the passport controls, I take place in the queue. To reach Fort Lauderdale, two solutions, either Susan comes to pick me up at the airport, or I take the train. This last solution is preferable, traffic, at these hours, makes transit times unpredictable. Two trains are possible, the first at 19:50 the last at 21:50. As it takes me about fifteen minutes between the baggage claim and the departure of the train and that I integrate the queue at 18:40, has about fifty minutes to join the train. 

Even in France, you will make it.

Aux US, les blagues stupides rentrent dans la catégorie des “Blagues Polonaises”. Dans les années 60-80, la Pologne était célèbre pour la faible disponibilité des biens, pâtes, papier de toilette, chaussures… donc si la rumeur affirmait qu’enfin ces produits étaient disponibles dans le magasin Machin-Truc, il se formait ipso-facto une file d’attente. Et les files d’attente généraient leur propre croissance, une queue ne se forme pas sans raison.

J’ai beau disposer des tickets de rationnement, un VISA valable qui est contrôlé à plusieurs reprises avant de monter dans l’avion, une fois les infinis couloirs parcourus, je rejoins le hall “Immigration”.

Muni du VISA, en fait comme tout un chacun dans cette file d’attente je prends place et observe son avancement. Et là, je suis confronté à une queue polonaise, une file d’attente mauvis esprits, interminable et lente.

In the US, stupid jokes fall into the category of “Polish Jokes”. In the 60s-80s, Poland was famous for the low availability of goods, pasta, toilet paper, shoes… so if the rumor claimed that finally these products were available in the store round the corner, there was immediately a waiting line that fueled itself. If there is a line, jump into it then ask people around what is available, just in case.

During WW II, to access goods, specially food, you needed State issued Stamps called rationing tickets. I may have rationing tickets, in other words a valid VISA that is checked several times before boarding the plane, once the infinite corridors traveled, I join the infamous “Immigration Hall”.

With my VISA, in fact like everyone else in this queue, I stand and watch how the line moves. And there I am confronted with a Polish queue, a queue of evil spirits, endless and slow.

Comme à Cheretievo, on piétine, la file déployée doit bien faire une centaine de mètres et avance au pas de l’escargot. Un mauvais moment à passer, chacun se console en manipulant son SmartPhone, personne ne râle, dans mon for intérieur, je bouillonne, la possibilité de prendre le train de 19:50 s’éloigne. Comme je n’ai aucune envie d’attendre deux heures dans la gare de l’aéroport, je demande à Susan de venir me chercher.

A 19:40, je suis enfin pris en charge par l’officier chargé de vérifier la légalité de mon entrée aux US. Comme d’habitude, j’attends deux questions,
– si je viens pour travailler
– et combien de temps je prévois de rester.

– Vu mon âge, il évite de tomber dans le piège de la question du travail,
– en revanche celle de la durée du séjour m’est enfin posée.

D’habitude, je réponds avec la date du billet d’avion du vol retour. Cette fois, je le prends à contre-pied en lui répondant
“moins que la durée autorisée par le VISA”.
Comme le type souhaite avoir le dernier mot, il me demande quelle est la durée maximum du séjour, dans mon cas 180 jours. Plutôt que de lui donner la réponse attendue, je m’étonne de la question et lui demande s’il connait la durée maximale liée à mon type de VISA.

Avec un sourire qui désarme l’agression, il me rend mes passeports et me souhaite un bon séjour.

As in Cheretievo, the line deployed must be about a 300 feet long and moves at a snail pace. Long, infinite, To make good of the lost time in the line, almost everyone plays, types, calls using their SmartPhone. No one complains, in my heart, I boil. The possibility of taking the 19:50 train moves away. As I have no desire to wait two hours in the airport station to ride the last 21:50 train, I ask Susan to come and pick me up.

At 19:40, I am finally facing the officer in charge of verifying the legality of my entry into the US, I hand him my Passeports. The officers usually ask two questions,
– if I come to work and
– how long I plan to stay.

– Given my age, he avoids falling into the trap of the first question about my working intentions.
– But then he asks me about of the length of stay.

Usually, I answer with the date of the return flight ticket. This time, I take it backwards by answering him
“less than the duration allowed by the VISA”.
As the guy wants to have the last word, he asks me what is the maximum length of stay, in my case 180 days, and rather than giving him the expected answer, I try to put him off balance and I ask him if he knows the maximum duration related to my type of VISA.

With a smile that disarms the attack, he returns my passports and wishes me a good stay.

Après la chute de l’URSS, il fallait absolument que le Flambeau de la lenteur bureaucratique soit relevé. Les USA se sont chargés avec succès de prendre une si difficile succession.

After the fall of the USSR, it was absolutely necessary that the Torch of bureaucratic slowness be raised. The US has successfully taken such a difficult succession.