La nuit d’avant
Dimanche matin j’avais prévu une balade dans un des parcs du coin où se tient, une fois par an, un marché aux puces. Toutefois, la photo prise à 21:00, heure local, ne laissait présager rien de bon, des trombes d’eau. La nuit porte conseil affirme la sagesse populaire, alors j’ai laissé la nuit faire.
Dimanche matin
Voila le bandeau qui avait attiré mon attention, je m’y suis donc rendu.
Le terrain où volent les modèles radio-commandés n’avait pas encore absorbé les torrents de la nuit.
Les abords, un peu en hauteur, restaient praticables, les vendeurs s’y étaient installés.
En fait de marché aux puces, c’était du fifty-fifty, une moitié de particuliers vendeurs d’objets désormais sans intérêt, objets amassant la poussière sur étagère, l’autre moitié de vendeurs patentés proposant du neuf et des fins de série.
On y trouvait du beau, du moins beau et même du moche.
En revanche, l’universel, dans ce genre de lieu est que le prix affiché reste une indication. Comme au souk, il est de bon ton de tester la flexibilité de l’offre. En ce qui concerne l’occasion, obtenir une remise de 40% sur le prix affiché est une règle non dite. Toutefois, à la différence du souk, un prix est affiché. Durant la négo, comme partout ailleurs, l’acheteur hurle son faible intérêt pour l’objet, le vendeur affiche un dégoût de se voir offrir si peu pour une pièce unique. Il serait si simple de pratiquer le NDS (No Dicker Sticker), je m’explique. En argot US un « Dick » est un pénis, l’expression « to dick someone over » signifie en politiquement correct « avoir des intentions peu avouables envers une personne ». Donc un prix NDS est le prix ferme attendu qui ne tolère pas la négociation, ce serait tellement plus simple.
Pas encore prêt à passer à l’acte en pratiquant l’art du « Combien tu me la vends ta vache », je suis rentré à la maison le coffre vide.

Pas vraiment avenant le temps. Le jour choisi coïncide avec l’arrivée d’un front froid sur une atmosphère chaude et humide. Voila le résultat.
Arrivé sur place, la pluie reste présente, en revanche les pélicans s’en foutent, ils pêchent.
Dépité, j’ai quitté Naples pour Port Richey où j’avais réservé un hôtel. Peu avant le coucher du soleil, une escadrille de pélicans descend vers le sud, probablement chassée par la vague de froid : au coucher du soleil, par un glacial vent de nord, il ne fait plus que 22°.
Reste à apprécier le coucher de soleil et dîner sur le bord de la plage.
Le lendemain matin, j’abandonne l’idée de retourner à Naples, le temps s’est certes amélioré, l’envie n’y est plus. Retour à la maison par les chemins vicinaux.
Erreur funeste, Jean Yann affirmait « J’aime pas les départementales », il avait raison. Ce n’est pas sur l’autoroute que des clous malveillants auraient attaqué un pôvre pneu.
Direction Homestead et son terrain. Une petite heure de route de ma base pour rejoindre une école de pilotage planeur. J’y suis allé au flanc, même pas téléphoné. Coup de bol, une permanence était assurée.
Tarifs clairement affichés. Pas si onéreux, j’aurais peut-être dû débuter par là : écolo, politiquement correct.
D’accord, le Club-House n’est pas aussi sympa que celui de l’ACHC de Visan, pas de bar, pas de salle pilotes, pas de cuisine. Un peu rustre.
Après le planeur, le tracteur, un machin agricole reconverti.
Avant de me lancer, j’ai laissé de courageux aviateurs tenter leur chance. Vent pile dans l’axe, 10 à 15kt, pas de turbulences. Je me sens prêt à tenter ma chance.
Si en avion je suis assis à gauche, ici je prends la place avant.
YAPLUKA. Pas de panique, le tronc d’arbre entre le tracteur et moi n’en est pas un, c’est le brin de laine qui donne la symétrie des écoulements. Donc décollage pris en charge par le moniteur assis derrière.
C’est parti.
Le tableau de bord change de mon CTLS. Super simplifié le planeur. Rien pour le moteur, normal, il n’y en a pas. Le minimum syndical, un badin, un horamètre, le vario, l’altimètre, un compas plus que rustique et pas de trim. Ok, je n’ai pas fait le décollage ni la montée. J’ai pris la main une fois le largage effectué. Ce jour là, pour mon premier vol en planeur, les pompes étaient avec moi. Veuillez noter SVP que le vario indique +200ft/min. Tout seul comme un grand, avec l’aide des rapaces du coin qui tournaient dans les ascendances, j’ai réussi à gagner près de 500 pieds. Le PIED !
Fier comme un petit ban, l’Artaban aura aussi essayé de piloter au manche, sans le palonnier. Une cata, le lacet inverse me rappelle les règles élémentaires et m’impose de mettre du pied. Je me plie donc à la mécanique de vol du jouet, du pied coordonné au manche. Fastoche.
Plat comme la main, cela me change des paysages du Vaucluse.
Après une petite demi-heure à faire des ronds dans l’air, je rends le manche pour le poser. Pas de remise de gaz possible, je laisse l’instructeur faire l’atterrissage. Je pense que si je décidais de remettre le couvert, au troisième vol je dois pouvoir poser le jouet. Mais le là à faire un comming out, c’est pas gagné.
Chez un grossiste découvert par mon Frangin, j’ai acquis quatre superbes homards, sortis du vivier sous mes yeux. Ne disposant pas d’invités capables de les dévorer le soir même mais seulement le surlendemain, je les ai préparés avec un bouillon maison et mis au frigo.
Vue avant de l’OVNI.
Cette fois ci, Google et autres BING ne peuvent pas grand-chose pour vous.
Une soirée débutée par une dégustation comparée de boissons anisées : un reste de Ricard et du Henri Bardouin. De courageux américains ont tenté l’épreuve de la dégustation aveugle. Comme on dit chez nous YAPAFOTO, même ici le Bardouin sort vainqueur.
Cela dit, parfois, certains autocrates voient leurs actions se dissoudre dans un bordel ambiant auto-généré. Serait-ce le cas actuellement, ici aux USA ?
Un arbre et quelques résidus barrent cette ruelle.
Et pas que les ruelles, si le gros du boulot a été fait, il en reste encore à faire.
Tiens donc une maison sans huisserie, serait-ce la grotte d’un couple d’ermites ?
Et pour le faire, ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Sans faire d’analogie mal placée, cela fait remonter de forts mauvais souvenirs d’une époque où l’usage des gaz contre les parasites avaient été détournés.