Le programme DACA
Les “undocumented migrants” sont les équivalents de nos “Réfugiés économiques” et autres travailleurs au noir. En fuyant la misère de leur pays, ils espèrent trouver dans nos pays riches une solution pour vivre. Comme ils ne possèdent pas de permis de travail, pour survivre ils acceptent les boulots que nous refusons et ils les acceptent à bas coût.
Aux US comme ici, le travail au noir est une bénédiction pour les employeurs de main d’œuvre peu qualifiée et soumise par la menace de l’expulsion. Ces travailleurs sont aussi un élément majeur de distorsion de la concurrence sur le marché du travail : corvéables à merci, leur capacité de revendication est marginale, ils sont considérés comme l’étaient les chevaux de trait à l’époque de l’agriculture pré-industrielle.
Si pour la société ils sont considérés à l’égal des animaux de ferme, ces gens, comme tout un chacun, procréent. Leurs enfants, nés ou arrivés jeunes sur le sol où leurs parents travaillent, doivent-ils eux aussi craindre en permanence la menace de l’expulsion. A l’évidence, non, ils ne portent aucune responsabilité dans la décision légitime de leurs parents de tenter de s’intégrer dans une société désirable.
Avant l’arrivée de Trump deux programmes protégeaient parents et enfants. Ces programmes étaient respectivement les “Safe Heavens” et le “Dreamers Act” ou DACA. Si je ne peux fournir d’information sur l’origine des Safe Heavens, le programme DACA a été mis en place par l’administration Obama. C’est probablement, au moins du point de vue de Trump, sa tare majeure.
Les Safe Heavens sont des villes dans lesquelles la déportation ne menace que les criminels, pas les travailleurs sans papiers. Dans ces villes il est possible de s’intégrer et tenter d’entrer dans le long processus de légalisation qui parfois aboutit à l’obtention de la Green Card, le permis de travail, étape nécessaire à une réelle intégration dans la société puis vers la naturalisation pour ceux qui le souhaitent.
Le programme DACA ouvre aux enfants nés ou arrivés jeunes sur le territoire US des droits semblables à ceux des enfants américains. On comprend bien qu’un gamin qui a passé sa jeunesse dans le pays où les parents tentent de s’intégrer n’ont qu’un relation faible, pour ne pas dire nulle avec le pays d’origine. Les y renvoyer de force, alors qu’ils n’y ont aucune référence, après leur avoir fourni une éducation est simplement contre productif du point de vue économique et cruel au plan humaniste.
Les contradictions de Donald Pinocchio Trump
Tout en clamant son amour pour les Dreamers, Trump a signé un décret annulant DACA et a donné six mois au Congrès pour trouver une solution législative. Par ailleurs, il affirme que dans le cas où le Congrès ne trouverait pas la solution, il gérerait le problème lui-même pour protéger les Dreamers.
En annulant le programme mis en place par Obama, le prédécesseur haï, Trump renforce son aura auprès de sa base xénophobe et ultra-conservatrice. En affirmant que si le Congrès ne trouve pas de solution d’ici à six mois il se chargera de trouver lui-même la solution au problème qu’il a créé, il tente de faire oublier l’origine du problème. Ce faisant Trump prétend devenir la Solution, sans toutefois s’engager sur la nature de la solution.
Trump est un dangereux pompier pyromane.