Tour USA 2014-2015

11 Décembre 2014 Portland fin


L'alternateur est remplacé, merci à toute la chaîne qui m'a permis de régler cette panne, Axel, Kenji, UPS et ma pomme, car il faudrait pas que j'oublie le dépannateur aux chevilles qui enflent.

Donc Portland que je me faisais une joie de redécouvrir.

En 1989, embauché par Tektronix France, je pars suivre un stage pour mieux vendre les produits de la marque, trois mois de bonheur.

Je voulais retrouver mes marques dans cette ville où, presque tous les soirs, Week-Ends, moments libres, j'allais errer aux hasards des rues, des bars et des rencontres.

De délicieux souvenirs.
Mais voila, plus qu'un quart de siècle s'est écoulé, mes souvenirs se sont dilués et pas seulement dans des flots d'alcool, même si parfois...

La ville a elle aussi changé, la pluie efface les traces de souvenirs, je peste, mes marques ont disparu.
Impossible de retrouver le petit bar dans le quartier dit "Latin" où je dégustais avec bonheur mon whisky tourbé et sans glace s'il vous plaît.

Repli sur un bar d'hôtel joliment décoré mais qui n'a rien à voir avec ma Madeleine proustienne.

Donc une bière pour se reconcilier avec la vie après s'être fait copieusement arroser par la pluie et retrouver une hygrométrie humaine. Se sécher la couenne, quoi.

Et le premier qui fait un jeu de mot à la con avec mon nom, je le vire de la mailing liste.
Reprise de balade dans la vieille ville mais sans conviction.

Je m'étais promis de faire de cette visite un feu d'artifice, faire rêver un ami de longue date amoureux lui aussi de Portland.

C'est simplement raté. Engagement non tenu. Désolé Bruno.
De Portland il restera une misérable virée nocturne, une gentille serveuse au décolleté tatoué, une patronne dont la colonne vertébrale est tatouée de caractères hébreux.

Même pas pu ni lire ni lui demander ce que signifiait ces marques.

Une envie de fuir.

Soirée triste.
Donc nous avons fuit direction le Pacifique.
Mais avant de vraiment quitter la ville, je voulais revenir sur les traces de ce séjour heureux à Portland, sur le site de cette compagnie, Tektronix, qui juste avant la chute du Mur de Berlin, m'avait fait confiance.
Nous reprenons la route et naturellement nous tombons sur un magasin de jouets, le Hot Rod Garage.

Pierrot révise ses classiques dans une ThunderChicken de première génération.
Donc si pour une auto joliment reconstruite, joliment lorsqu'on on la regarde de loin, auto dont les portes ferment mal, vous vous sentez prêts à lâcher $33.000 elle est à vous.

Pierre rêve mais il raisonne. TANPIRE pour le vendeur.

Mais cessons de parler de voitures, cela devient lassant. Retournons aux fondamentaux.
Voila, reparlons chiffons.

Pour descendre vers le sud deux options, l'autoroute ou les chemins vicinaux.

Pour les surprises rien ne vaut les chemins vicinaux et pour une surprise s'en fut une.
Première surprise.

Un 747 transformé en parc nautique.
Surprise pour Greg, un Pitts Special.
L'inévitable DC3 dans une livrée nue, sans décoration, probablement celle que je préfère.

Et pourtant si un avion reste un objet masculin, parler de sa nudité presque féminine m'émeut.
Mais la surprise, la vraie, ce fut de tomber sur un avion mythique, avion unique qui n'a décollé qu'une seule fois, trop lourd, trop ambitieux, pas assez motorisé.

Cet avion je le croyais perdu, il avait passé près de cinquante années dans un hangar, avion né de la mégalomanie d'un magnat de l'industrie aéronautique et du cinéma, mais si ce n'est pas incompatible, avion dont l'envergure est supérieure à celle d'un 747.
De cet avion, j'ai pu visiter la cabine de pilotage, toucher l'instrumentation de test, humer la tension qui devait régner lors de l'essai.

Un rêve d'ingénieur.
Grâce à la gentillesse de l'équipage chargé de la surveillance de l'avion, j'ai pu m'installer aux commandes de l'avion, à la place du pilote d'essai.

Un rêve de pilote.

Non, je ne prends pas pour André Turcat le pilote d'essai du Griffon et du Concorde, mais à ce moment j'imagine ce que pouvait être la jouissance du pilote lorsqu'il aura poussé les huit manettes de gaz, oui huit moteurs, pour lancer la machine et la faire décoller.

Quizz
Mais au fait, quel est cet avion, qui l'a piloté pour cet unique vol.
Nous reprenons la route et rencontrons enfin le Pacifique qui bordera notre frontière Ouest pour les semaines à venir.

California here we come !

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