C'est durant cette année que je vais le plus grandir, petit en début d'année, je rejoindrai les presque grands en fin d'année.
J'aurais les plus grands difficultés avec Monsieur Kiem, agrégé de grammaire, ex-Ambassadeur du Viet-Nam en France, qui eut comme comparse Pompidou et Sengor.
Varennes, notre prof principal, un grand blond à l'élégance raffinée.
Cette année là, je ne sais quelle mouche bureaucratique m'a piqué, j'ai noté le nom de mes camarades de classe, je vous les livre, de gauche à droite en débutant par le rang du haut.
Michelin, Drouhin, de Chauvigny, Heuse, Wormser, Besançon, Cech, Joliet.
Godart, Rosenval, Vesturo(?), Ambard, Süe, Debaunais, Allen, Steindecker, Chaland.
Perault, Fortier, Sainderichain, Varennes, Drancourt, Feraud, Maneval(?).
Que reste-t-il de ces noms.
- Si Michelin était probablement promis à une belle carrière, il ne m'aura laissé que peu de souvenirs,
- avec de De Chauvigny j'ai tenté un soir de faire démarrer un moteur de bateau sans succès,
- Wormser cancre cette année là, aura fini dans le top 5 l'année suivante,
- Rosenval m'aura, le premier, parlé de judéïté,
- Kathy Allen habitait l'immeuble d'à coté,
- Pierre Chaland avait perdu son père l'année précédente, ce fut un choc pour moi de penser qu'un tel événement puisse arriver,
-Michèle Fortier, une jolie métisse américaine,
- quand à Féraud, discrète, toujours tirée à quatre épingles, j'ai oublié son prénom.
Que les autres me pardonnent si ma mémoire défaille.
Madame Marcy, excellent prof de Maths tentait avec nous des méthodes pédagogiques nouvelles.
Je retrouve Wormser, Chaland mais surtout Doris Smith, au premier rang, entre Chaland et moi, Doris dont je fus secrètement amoureux.
Oh cher prof dont j'ai perdu toute trace dans ma mémoire, qui es-tu ?
Cette année là, j'ai vécu ma première idylle avec Louisa Rogoff, assise à tout à gauche.
Ma légendaire flemme épistolaire m'aura malheureusement fait perdre un contact qui méritait d'être cultivé.