USA winter 2016 / Another set of Happy Reunions

	Chaque année, entre la fin janvier et le début février se déroule l'événement le plus important que l'Humanité puisse envisager. Non ce n'est pas une bulle, pardon une Bulle papale, pas une fatwa inutile, ni une Mitzvah chaleureuse, non ce dimanche soir offre au peuple ébahi le Super Bowl. Mais qu'est le Super Bowl ? Et bien, pour parfaire votre éducation, je vous informe que le Super Bowl est le moment précieux où vous pouvez aller dîner en toute tranquillité dans votre restaurant préféré sans avoir à réserver 6 mois à l'avance. Ce soir là il est vide votre restaurant préféré. Ce soir là toute l'Amérique passe sa soirée enfermée dans sa maison, scotchée à sa télévision, pour assister à la finale du Super championnat du Foot-Ball américain. Pour se rendre compte de l'importance de l'événement il suffit d'observer l'attention que le Basset porte à la transmission. Un tuyau aux Ben Laden en herbe. Si vous voulez commettre un attentat sans prendre de risques majeurs, le Super Bowl est probablement le moment idoine. Avec mon frère nous avons été invités à participer dans une famille de Floride aux Jeux du Stade.
	Pendant que Gary, la puissance invitante, démontre à mon frère la méthodologie de cuisson des hamburgers, hambourgeois en québécois, celui-ci me présente un de ses joyaux, une automobile née la même année que lui. L'heureux veinard, si je pouvais m'offrir une auto de 1949, certes je pourrais frimer, mais jamais, entre deux feux rouges, je ne pourrais aller aussi vite. Mais revenons à nos moutons. La soirée fut délicieusement arrosée, nourrie de plats roboratifs, de cris psalmodiant les exploits retransmis et enfin et surtout de soupirs admiratifs devant l'imagination des clips de pub préparés pour l'occasion. Si la pub pourrit la télévision américaine, les clips produits pour le Super Bowl sont attendus comme le Messie par les aficionados car ils sont les plus dispendieux de l'année télévisuelle.
	Une fois le Super Bowl digéré, 48 heures plus tard, comme nous avons un peu faim, nous revisitons une tradition établie avec mon frère. La tradition consiste en une visite pour un festin au Rustic Inn, le spécialiste du crabe. Cette fois nous serons rejoints par David, un ami de très longue date, nous avons travaillé ensemble à partir de 1978. Cela ne nous rajeunit pas mais c'est un vrai bonheur de voir que les liens de l'amitiés résistent au temps.
	En attendant l'arrivée de David, nous commandons un "petit" plat de crevettes. La maladie du siècle, les légumes "Al Dente", fait que pour pouvoir les embrocher sur la fourchette, l'aide du maillet n'est pas inutile.
	David nous a rejoint, la commande est passée, deux plats de crabe maison. Les repas avec David sont une tradition établie de longue date, à chacun de mes voyages aux US j'ai fait en sorte que nous passions un moment de convivialité ensemble. Cette fois encore la tradition est respectée. La commande est passée, les plats sont vraiment copieux, deux plats pour trois convives suffisent.
	Comme les crabes, même cuits au beurre à l'ail, se défendent contre le maillet, le serveur harnache les convives d'une armure anti-taches. Le point d'orgue d'un tel repas est que l'on DOIT manger avec les mains et, pour rendre la situation encore plus dangereuse, pas de casse noix mais un maillet pour fendre les carapaces.
	Chacun exprime sa joie comme il convient. Si David grimace pour ma plus grande joie, il me fera, lors du repas un plaisir immense, il m'annonce qu'il se prépare à me rendre visite à Orange. Je croise les doigts pour avoir le privilège de le recevoir sous mon toit cet automne.