Loi 2 – Libertarians 0

31 août 2024

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Si, en matière de démocratie, la liberté d’expression doit être garantie, celle-ci doit être bornée et l’apologie du crime ou sa facilitation ne peuvent être acceptées. Jusqu’à présent, les démocraties craignaient, à juste titre, de censurer les réseaux sociaux qui dépassaient les cadres imposés par les lois. Il semble qu’enfin la justice des démocraties se donne les moyens de faire respecter les lois.

Ces actions ne sont pas sans poser problème.

If, in matters of democracy, freedom of expression must be guaranteed, it must be limited and the apologia of crime or its facilitation cannot be accepted. Until now, democracies have rightly feared censoring social networks that go beyond the limits imposed by law. It seems that finally the justice of democracies gives itself the means to enforce the laws. But is enforcing the law without issues?

These actions are not without problems.

Pendant l’occupation de la France par l’Allemagne nazie, de 1940 à la Libération, selon le camp, on était Résistant pour les uns, terroriste pour les autres. L’Histoire, une fois la guerre terminée, aura donné raison aux premiers.

TELEGRAM, FaceBook, Tweeter en facilitant la résistance aux régimes dictatoriaux, montrent leur utilité. Il ne faut donc pas s’étonner si certains réseaux sont interdits en Chine, Corée du Nord, Russie ou Iran. Ces mêmes réseaux hébergent des forums qui promeuvent ou facilitent la pédophilie, les divers trafics de drogue ou d’armes.

During the occupation of France by Nazi Germany, from 1940 to the Liberation, the very same individual, one was a Resistant for some, terrorist for others. History, once the war is over, will have proved the first right.

TELEGRAM, FaceBook, Tweeter by enabling resistance to dictatorial regimes, show their usefulness. It is not surprising that some of the above-mentioned networks are banned in China, North Korea, Russia or Iran. These same networks host forums that promote or facilitate pedophilia, various drug trafficking or arms trafficking.

Au nom de l’utilité avérée des réseaux sociaux pour la défense de la démocratie, valeur que l’on espère universelle, doit-on accepter les déviances criminelles, car criminelles aujourd’hui, certaines pratiques deviennent acceptées demain. Souvenons-nous des lois sur l’avortement, l’homosexualité, les drogues dites douces, la vitesse en automobile, le blasphème, l’objection de conscience. Sur ces sujets, la loi s’est déplacée. En revanche, certaines pratiques ne tolèrent guère l’ambiguïté, par exemple la pédophilie, l’appel au meurtre. 

In the name of the proven usefulness of social networks for the defense of democracy, a value that is hoped to be universal, should we accept criminal deviances, because criminal today, some practices become accepted tomorrow. Remember the laws on abortion, homosexuality, soft drugs, speeding in cars, blasphemy, conscientious objection. On these subjects, the law has moved. However, certain practices hardly tolerate ambiguity, for example pedophilia and the call to murder. 

Les réseaux sociaux prétendent qu’ils ne sont en rien responsables des contenus publiés. Vrai, tout et son contraire y trouve sa place. Mais est-ce suffisant, peut-on accepter la promotion du mensonge ou de la diffamation par un forum au simple motif qu’un autre les combat. La mise en examen de Pavel Durov par la justice française, la tentative d’interdiction de X par la Cour Suprême du Brésil montrent que la justice tente de protéger la société en faisant respecter la loi. Au moins désormais, le problème de la responsabilité des réseaux, en ce qui concerne les contenus, est enfin posée. La France en inculpant le dirigeant d’un réseau, le Brésil en tentant de le censurer, ces deux pays ouvrent des voies possibles. 

Social networks claim they are not responsible for the content published. True, every opinion can be expressed, Forums pro and against all subjects are available and can find a place and an audience. But having the opportunity to express the pros and cons enough, can we accept the promotion of lies or defamation by one forum on the simple ground that another fights them. The indictment of Pavel Durov by the French justice, the attempt to ban X by the Supreme Court of Brazil show that justice tries to protect society by enforcing the law. At least now, the problem of the responsibility of the networks in terms of content is finally posed, France accusing the leader of a network, Brazil trying to censor it. 

Souvenons-nous que la Liberté de l’un s’arrête là où la Liberté de l’autre commence et que, dans sa grande sagesse, la Révolution française proclamait : 
Pas de Liberté pour les ennemis de la Liberté !

Let us remember that the freedom of one ends where the freedom of another begins and that, in its great wisdom, the French Revolution proclaimed: 
No Freedom for the enemies of Freedom!

2 réflexions sur « Loi 2 – Libertarians 0 »

  1. Olivier

    hum, même si la solution de blocage est un peu simpliste techniquement (comme en France), le coup d’épée du Brésil vis à vis de Twitter répond d’abord à la législation Brésilienne, au même titre que ce que l’Europe menace contre Léon (aka Elon).
    Comme en Europe, les platesformes de diffusion (et de média) doivent lutter contre les idées extremes ou qui visent à déstabiliser un pays : c’est dans leur loi, comme en FR et en UE.
    Au Brésil : fake news, vagues de commentaires extrémistes, milices nuémriques ont prospérée depuis 2017/18, avant l’arrivée de Boslonaro dont les idées/pratiques/politiques sont proches d’autres dirigeants. Ajoutons à cela que X reste un moyen de communication (partiellement un réseau social) dont le propriétaire “fait ce qu’il veut” du contenu.
    En France : pour des motfis légaux similaires, à cause des mêmes idées (nauséabondes ?), on propose de retirer des licences TNT à Cnews, C8 and Co, ( demi victoire car Cnews va continuer) chaines dont le propriétaire de ces médias de communication pourrait être aussi inquiétant voire dangereux.
    Toujours en France, pour Télégram : même si tous les motifs réels de l’arrestation de Durov ne sont pas compris (à part les 14 chefs d’inculpation), c’est assez lié à des requisitions multiples pour obtenir des infos sur des canaux Telegram pedophiles, restés sans réponses. Pas grand chose à voir la liberté d’expression non plus : on a un réseau de communication qui dépend d’un CEO dont les voyages réguliers de ceux-ci en Azerbaidjan, Russie, EUA et autres belles démocraties interpellent ?! (lien sur le suivi de son Embraer https://www.flightradar24.com/2024-08-24/17:32/8x/E35L/36c96020)
    A plus grande échelle : quand Encrochat a été démantelé en 2020, pourtant un réseau de communication entièrement chiffré (privé ou commercial lui aussi) contrairement à Télégram mais utilisé uniquement pour des réseaux d’achat/vente drogue, corruption de dirigeants et de fonctionnaires, criminalité (dont pédo), …
    Dans ce 3ème exemple, il n’y a bien sur nul lien avec la liberté d’expression, mais le propos est d’éclairer sous un autre angle un peu différent ce qui se passe sur les 2 premiers exemples qui se sont déroulées terrains démocrates. Dans un fonctionnement de type démocratie, 1-les citoyens ont un pouvoir relatif pour faire évoluer la législation, 2 – celle-ci se doit être respectée par des voies judiciaires : laisser prospérer des idées extremes ou d’ingérence étrangère ne peut que nuire à ces démocraties. On pourrait illustrer avec le cas Facebook / Cambridge Analityca / Brexit (https://en.wikipedia.org/wiki/Facebook%E2%80%93Cambridge_Analytica_data_scandal)
    Bref, my 2 cents.
    Bises

    1. jlc Auteur de l’article

      Olivier,
      je te remercie pour ton commentaire qui est bien plus qu’un simple commentaire, c’est article en soi.
      Et ton intervention éclaire et fait mieux que complémenter ma prose.
      Cela dit, il faut que la loi soit légitime et là, au plan éthique et démocratique, le problème se complique.
      Il se complique lorsque l’état prétend que sa sécurité est en jeu.
      Souvenons-nous des WikiLeaks.
      Merci.
      JL

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