Les Faire Parts (Planche 4)

Milan gardait les Faire-Parts de la famille mais aussi ceux des amis
de Lycée. Si certains sont simples à retrouver, d'autres sont plus problématiques.
Alors, pour éviter toute gaffe, en fin de page vous trouverez un lien pour accéder
à chacun des faire-parts.

Lorsque Milan suivait ses cours en France pour devenir prof de français, Vera le faisait aussi. Se connaissaient-ils depuis le Lycée, je ne sais, mais Milan restera en contact avec elle. Même qu'un jour, vers 1995, de passage à Bratislava, la ville où Vera résidait, Milan s'est fait voler, sous ses yeux, sa Peugeot 304. Nous ne reverrons jamais cette auto.
Joseph, le père de Milan est mort sans avoir revu son fils qui était venu préparer son retour en Tchécoslovaquie en 1947. Le coup de Prague les aura définitivement séparé.

Je ne sais qui est Julius, mais il a été incinéré à Pardubice, la petite ville proche de Valy, le village où Joseph avait sa meunerie. Comme il est mort en 1966 à l'âge de 90 ans, il est peut-être le frère de Joseph.
Avant d'obtenir son indépendance en 1920 lors du traité de Versailles, la Tchécoslovaquie faisait partie de l'Empire de l'Autriche Hongrie, les langues locales y étaient simplement tolérées, la quasi totalité des documents, enseignements étaient rédigés en allemand et écrits en caractères "Gothiques".

C'est le cas de ce Faire-Part imprimé le
23 Jänner 1885
- Jänner signifie Janvier en vieil allemand.
- Januar en allemand moderne.
Johann Ponetz était le père de Marie, le grand-père de Milan.

A la différence de celui de Anna Tobisch, il est certes rédigé en allemand mais en allemand moderne et, preuve de modernité en caractères latins.

Notez que Johann Ponetz était "Muhlenverwalter", c'est-à-dire administrateur de moulin, c'est probablement par ce biais que Joseph Cech qui en se mariant à Marie Ponetz aura vu son accès à la profession de Meunier facilité.


Le père et le fils.

Il reste dans ma mémoire quelques vagues souvenirs de Jiri, un homme délicieux. Je crois me souvenir d'un voyage qu'il avait fait à Paris, voyage d'une vie, car franchir le rideau de fer dans ce sens imposait des sacrifices qu'aujourd'hui dans notre civilisation des voyages faciles, nous ne pouvons plus imaginer.

Il était venu avec sa Skoda et celle-ci voulait rester à l'Ouest, elle est tombée en panne. Milan qui travaillait dans un garage l'aura aider a réparer l'auto qui dépitée est rentrée en terre socialiste.
Lorsque Milan est venu en France pour son premier voyage, avant la Seconde Guerre Mondiale, il a été accueilli par une famille d'origine tchèque, les Holik.

Cette famille avait un fils, Robert, avec lequel il avait tissé des liens de forte amitié. A son retour en France, en Novembre 1945, contact fut repris et, de temps à autres, Milan et Robert se retrouvaient. 

Pour les tchèques, le vin est un produit cher. Or en France c'est un produit de consommation courante. Le père de  Robert qui était né en Tchécoslovaquie avait gardé au vin une relation toute particulière et s'était constitué une cave. Cette cave se composait non de vins prestigieux mais de vins qu'il appréciait et pouvait se conserver.

Un jour, au milieu des années 60, Robert est venu au Mesnil avec trois bouteilles protégées dans des vieux journaux d'avant guerre (39-45). Ces bouteilles, fort ordinaires au deumerant, bouteilles d'un litre avec les étoiles sur le col montrant qu'il s'agissait de bouteilles consignées, sans étiquettes, probablement du vin à la tireuse, ces bouteilles n'ont pas vraiment fait plaisir à mon père, il craignait, non sans raison que ce fut de la piquette.

Dépité par le cadeau de peu de valeur, il attendit une occasion pour ouvrir une bouteille de ce vin présumé médiocre. Quelle ne fut sa surprise au moment de le goûter. Il s'agissait d'un vin d'Algérie, fort en alcool, fort en gueule, fort ancien qui avait bien vieilli. Dès la première gorgée j'ai vu mon père sourire de son erreur, le vin était superbe.

Milan m'expliqua comment le père de Robert Holik avait constitué sa cave. Le stratagème est simple et fort efficace. Lorsqu'il buvait une bouteille, il en achetait deux. Par cette simple astuce, sa cave offrait, avec le temps qui passe, des vins de plus en plus vieux. Comme ils venaient essentiellement d'Algérie, plus ils vieillissaient, meilleurs ils devenaient.

Anna Tobisch décédée le 22 Janvier 1885 à l'âge de 81 an
Marii Duskovou décédé(e) le 29 Juin 1885 à l'âge de 72 ans
Alexandr Kostal décédé les 24 Janvier 1886 à l'âge de 44 ans
Alexandra Kostala décédée le 24 Janvier 1886 à l'âge de 44 ans
Johann Ponetz 1 Aout 1896
Jana Ponece décédée le 9 Janvier 1904 à l'âge de 52 ans
Antonin Dubal décédé le 28 Décembre 1952 à l'âge de 82 ans
Joseph Cech décédé le 22 Juin 1955 à l'âge de 75 ans
Joseph Suchy décédé le 22 Juin 1971 à l'âge de 75 ans
Jiri Cesek décédé le 30 Juin 1980 à l'âge de 44 ans
Josef Lepsik décédé le 15 Septembre 1983 à l'âge de 95 ans
Robert Holik décédé le 2 Décembre 1984 à l'âge de 62 ans
Antonie Sucha décédée le 19 Septembre 1985 à l'âge de 82 ans
Jana Liskova décédée le 20 Octobre 1985 à l'âge de 70 ans
Jiri Zufnicek le 4 Janvier 1990 à l'âge de 70 ans
Julius Cech décédé le 4 Avril 1990 à l'âge de 90 ans
Milena Nemeckova décédée les 22 Avril 1990 à l'âge de 54 ans
Rudolf Klauda décédé le 12 Décembre 1990 à l'âge de 82 ans
Josef Holy décédé le 13 Mars 2000 à l'âge de 77 ans
Jiri Suchy décédé le 2 Mai 2000 à l'âge de 68 ans
Eva Sucha décédée le 11 Septembre 2003 à l'âge de 67 ans
Alexandr Kost'al décédé le 23 Mars 2005, né le 10 Mai 1925
Vera Bokesova décédée le 14 Juin 2005 à l'âge de 86 ans




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